La technologie au service de l’humanitaire

Le premier « hackathon » organisé par l’association THE Port a eu lieu au CERN du 31 octobre au 2 novembre dans le cadre du 60e anniversaire du Laboratoire. Le but de cet atelier, voué à la résolution de problèmes, était de développer des projets technologiques visant à répondre aux besoins quotidiens des personnes vivant dans des régions touchées par la guerre ou les catastrophes naturelles.

 

Quelques images du hackathon. Crédit photo : THE Port Association

Cette manifestation était consacrée à des sujets humanitaires et sociaux proposés par des membres d’organisations non gouvernementales. « La technologie peut servir l’humanitaire de différentes manières, mais personne ne l’avait encore fait. C’est la raison pour laquelle nous avons eu l’idée de réunir plusieurs personnes pour qu’elles travaillent ensemble sur ces questions, explique Ines Knäpper, responsable du projet THE Port hackaton. Nous avons commencé il y a six mois en formant l’association THE Port. Si le projet a eu du succès, c'est grâce aux efforts concertés d'une équipe d'environ 20 personnes. Inspirés par l’objectif de l’atelier hackathon, ils n’ont pas ménagé leurs efforts pendant leur temps libre. » 

Il y avait 35 participants, venus de 25 pays différents, divisés en cinq équipes soutenues par des mentors, dont certains travaillant au CERN. Une fois sélectionnés, les participants avaient six semaines pour se préparer et commencer à travailler sur le projet confié à leur équipe. « Nous avons essayé de rendre les équipes aussi interdisciplinaires que possible en associant des personnes ayant des talents différents. Le sujet confié à chaque équipe a été choisi de façon à entraîner les participants hors de leur zone de confort afin qu’ils puissent présenter, aux côté d’experts, des points de vue neufs et originaux », ajoute Iulia Pascu, l’une des organisatrices.

« L’une des équipes a développé une application élaborée au cours du Webfest des étudiants d'été du CERN, qui mesure l’élévation du terrain afin d’établir une carte de sites propices à l’installation de camps de réfugiés dans des zones ayant subi des conflits ou une catastrophe naturelle, poursuit Ines Knäpper. Il est essentiel d’avoir des données fiables sur l’élévation d’un terrain pour éviter que ceux qui ont déjà tout laissé derrière eux ne courent le risque de perdre à nouveau leur toit en cas de fortes pluies. » L’UNOSAT et l’UNITAR travaillent avec cette équipe pour vérifier l’exactitude des données collectées, et ils utilisent le CERN comme « instrument d’étalonnage » parce que les mesures de l’élévation du terrain sur lequel se trouve le domaine du CERN sont très précises.

« Une autre équipe a développé un système de localisation pour chiens dressés à détecter les mines. Il diminue considérablement la durée de l'opération et enregistre la zone explorée par les chiens pour un usage ultérieur (Smart dog system) », explique Tomoko Muranaka, une autre organisatrice. Une troisième équipe a développé l’application Bluetooth Passport qui permet aux ambulances d'être identifiées facilement et de passer ainsi plus rapidement les postes de contrôle dans les zones de conflits. Vous trouverez plus d’informations sur l’atelier et ses résultats à l’adresse suivante : theport.ch.

Dimanche, lors de la conférence de clôture, Robin M. Coupland, chirurgien et conseiller médical auprès du Comité international de la Croix-Rouge, a salué ainsi l’initiative : « Je souhaite vous féliciter parce que vous ferez une grande différence dans la vie de beaucoup de personnes. »


*THE Port est une association suisse selon l’article 60 du Code civil suisse.

par Rosaria Marraffino