Le Globe mis à nu
Si vous êtes au CERN, vous n’avez pas pu manquer de voir les travaux en cours au Globe. Depuis plus de dix ans qu’il trône face au Laboratoire, l’édifice ne s’était jamais autant dévoilé. Mais comme nous vous l’avions annoncé dans un précédent article (voir ici), ce désossement est un mal pour un bien. Constituées exclusivement de bois, certaines pièces du Globe avaient en effet besoin d’être remplacées.
Tout d’abord, essayons de visualiser la structure générale du Globe : pour faire simple, le bâtiment est constitué d’une double enveloppe sphérique : la sphère interne héberge l’exposition Univers de particules et la salle de conférence, et est reliée à la sphère externe par les deux rampes d’accès. « Chacune de ces deux sphères est composée de 18 grands arcs porteurs, explique Amaya Martínez García, responsable de travaux pour le projet de réhabilitation du Globe au sein du département GS. Entre ces 18 arcs sont emboîtés des contreventements, qui garantissent la stabilité horizontale de l’ouvrage. L’objectif principal du projet de réhabilitation du Globe est de remplacer les 18 arcs de la sphère extérieure. » Cette intervention doit suivre un déroulement précis afin d’éviter que l’ouvrage ne s’écroule comme un château de cartes. En effet, 75 % du contreventement doit être en place à tout moment pour garantir la stabilité du bâtiment. Le Globe a donc été divisé en quatre quartiers qui seront traités successivement. Une tour d’étayage de 35 tonnes a par ailleurs été érigée à l’intérieur pour récupérer la charge des arcs démontés (voir diaporama). Pour l’heure, un quartier entier - soit 5 arcs de 32 m (2 x 16 m) et 6 tonnes chacun - a déjà été renouvelé.
Les nouveaux éléments sont composés de sapin autoclave, plus résistant aux intempéries que ne l’était l’épicéa des poutres d’origine. « Pour protéger encore davantage le bois des intempéries, les nouveaux arcs sont recouverts d’une protection en tôle inox munie d’une gouttière qui canalise l’eau de ruissellement jusqu’à son évacuation, souligne Amaya Martínez García. Ces eaux de ruissellement sont en effet à l’origine de la plupart des dégradations observées sur les éléments structurels du Globe et des rampes. »
Quant aux quelque 1650 lames des brise-soleil qui habillent le Globe, toutes démontées dès le début des travaux, elles ont été – une par une ! – minutieusement inspectées lors d’une expertise réalisée par le CERN et le bureau d’études Charpente Concept. « Il est apparu que les 70 brise-soleil situés dans la partie intermédiaire, très exposés aux aléas de la météo, devront tous être remplacés, indique Amaya Martínez García. Les autres subiront une rénovation comprenant un ponçage, un traitement à base d’huile naturelle et le remplacement ponctuel de certaines lames endommagées. » Les rampes, quant à elles, seront refaites à neuf et enduites d’une résine protectrice.
Si tout se passe comme prévu, le Globe rouvrira ses portes au public début avril 2016, et pourra se reposer sur son nouveau squelette pendant les 40 prochaines années.
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par Anaïs Schaeffer