Thomas Pettersson : Pour créer un laboratoire plus accueillant

Le tout nouveau département Services généraux (GS) a pour mission de consolider l’infrastructure du CERN en tant que laboratoire mondial. Avec une croissance du nombre d’utilisateurs estimée à 50 % en cinq ans (pour atteindre presque 15000!), la tâche est loin d’être aisée.



Le LHC représente un défi majeur du point de vue des équipements techniques et du domaine scientifique qu’il devra explorer, mais aussi pour ce qui concerne l’infrastructure du CERN, ses bâtiments, ses bureaux, ses routes, ses foyers-hôtels, ses services, etc. Le Laboratoire estime que le nombre de ses utilisateurs, qui est aujourd’hui de 10000, passera à 15000 en environ cinq ans, sans augmentation sensible de l’effectif des titulaires. Cette croissance exigera du Laboratoire toutes sortes d’initiatives pour maintenir et améliorer le niveau de service qu’il offre à la communauté.

Le nouveau département GS a été créé pour relever ce défi, notamment. «Le LHC est la seule machine au monde qui permette de mener des expériences dans le domaine de la physique des très hautes énergies, explique Thomas Pettersson. Nous devons donc offrir l’opportunité d’en faire profiter au plus grand nombre de physiciens possible». Les visiteurs viendront accompagnés de leur famille et auront besoin d’un logement convenable, de bureaux et d’un service de transport entre les différents sites du CERN. «Nous devons faciliter au mieux l’utilisation de l’infrastructure du Laboratoire, que ce soit au niveau des sites des expériences ou du jardin d’enfants», appuie Thomas Pettersson.

Le Laboratoire a plus de 50 ans et certains de ses halls et de ses bureaux n’ont pas été convenablement rénovés ces dernières années. «Étant donné le budget limité, nous allons devoir procéder par degré de priorité, explique Thomas Pettersson. La priorité absolue est la sécurité. C’est pourquoi nous allons remplacer les systèmes d’accès actuels du PS et du SPS. Parallèlement, nous devrons nous attaquer au problème de l’espace réservé aux bureaux et aux différents services liés à l’infrastructure. En outre, même si le CERN a toujours été un laboratoire en expansion rapide, avec une population grandissante, la question de l’urbanisme n’a jamais été posée.»

Améliorer la disponibilité des salles de conférence est tout aussi impératif. Plus de physiciens présents sur le site signifie plus de réunions, de conférences et d’activités d’échange et d’enseignement. Jetez un œil sur Indico à la liste d’événements quotidiens organisés au CERN ou essayez de réserver une salle de conférence moins de quelques semaines à l’avance! Vous réaliserez qu’il y a bien urgence. Lors de l’exploitation du LHC, on peut s’attendre à ce que la demande s’accentue. «Nous prévoyons de nouvelles salles de conférence, de nouveaux amphithéâtres, l’extension du restaurant nº 1, la remise à neuf du restaurant nº 3 et, si possible, celle des foyers-hôtels, qui affichent aujourd’hui une moyenne d’occupation de 99 %», indique Thomas Pettersson.

L’espace réservé aux bureaux est un autre sujet brûlant. De nombreux physiciens ont exprimé leur souhait d’être proches des bâtiments 40/42. Parfois, les bureaux ne sont utilisés que quelques semaines par an, mais ils doivent tout de même être chauffés et entretenus toute l’année. «Nous devons trouver le moyen d’optimiser l’utilisation de l’espace et des autres ressources rares, confirme Thomas Pettersson. Chaque utilisateur et chaque membre du personnel devrait pouvoir travailler dans de bonnes conditions, mais il faut également optimiser la gestion de l’utilisation des bureaux au CERN. Là aussi, nous devrons imaginer des solutions pertinentes pour accroître la densité des bureaux sur les sites, surtout dans les bâtiments situés dans les zones les plus demandées.»

Avec un budget serré, il est difficile de trouver des solutions miracles à ces problèmes. «Nous devrions établir de nouveaux partenariats avec les États hôtes, suggère Thomas Pettersson. Nous en avons déjà mis en place à plusieurs reprises avec la Suisse, mais des progrès restent à faire du côté français.»

Le CERN deviendra bientôt un laboratoire mondial; il se transformera alors en un village international. Le département GS a accepté de relever le défi d’être à la pointe du changement.

Le parcours de Thomas Pettersson

Ayant obtenu son diplôme de l’École d’architecture navale et d’ingénierie spatiale de Stockholm en 1972, Thomas Pettersson a commencé sa carrière au CERN en tant que boursier en 1975. Il a travaillé alors au développement du système de contrôle du PS, de l’AA, du Linac 2 et du LEAR.

De 1993 à 1995, il s’est impliqué dans l’appui informatique pour la physique et dans les simulations d’accélérateurs. À compter de 1996 il a travaillé à l’amélioration de l’appui EDMS et CAO pour le projet LHC et pour l’ensemble du CERN. Il s’est aussi beaucoup investi dans le développement des systèmes d’accès et de sécurité du LHC.