Une page se tourne
Une page se tourne en physique des particules : le ministère de l’énergie des États-Unis a annoncé lundi qu’il ne financerait pas une prolongation de l’exploitation du Tevatron au-delà de 2011. C’est un moment fort pour les physiciens des particules, qui vont devoir dire adieu à une machine qui a changé notre vision de l’Univers et joué un rôle majeur en ouvrant la voie à une nouvelle ère pour le LHC.
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Le CERN est devenu le gardien des hautes énergies vers la fin 2009, lorsque les énergies de collision au LHC ont dépassé pour la première fois celles du Tevatron. Aussi grisant que cela puisse être pour nous, je n’oublierai jamais l’aide que le Fermilab nous a apportée au fil du temps pour franchir ce cap important, et ce que les scientifiques du Tevatron continuent d’apporter au programme LHC grâce à leur longue expérience.
Les destins et les missions du CERN et du Fermilab ont toujours été intimement liés, et la décision prise cette semaine n’y changera rien. Cette année, je collaborerai étroitement avec Pier Oddone et d’autres directeurs de laboratoires afin de définir une vision globale pour la physique des particules et nous aborderons cette question lors du séminaire de l’ICFA qui aura lieu au CERN, en octobre. Une chose est déjà sûre : les nouveaux territoires à explorer dans le monde des particules sont multiples. Si le LHC est à ce jour l’installation de la plus haute énergie du monde, le Fermilab a depuis longtemps fait savoir qu’à l’ère post-Tevatron, il s’attachera à repousser les limites de l’intensité. Au vu des succès passés, on peut s’attendre à d’autres performances inédites et je souhaite à ce laboratoire beaucoup de réussite à l’heure où il s’apprête à tourner une nouvelle page, aussi passionnante que décisive.
Rolf Heuer