ALICE installe du nouveau matériel en vue de l'exploitation 2012
2011 a été fantastique pour l’expérimentation avec ions lourds du côté d’ALICE, même si l’année a été marquée par des défis sans précédent et des conditions difficiles. Le nombre de données recueillies dépasse celui de 2010 d’au moins un ordre de grandeur. Grâce à une amélioration de deux sous-détecteurs, planifiée pour l’actuelle période d’arrêt hivernal (2011/2012), et à une réorganisation des groupes de travail d’ALICE sur la physique, qui devrait armer ceux-ci pour mieux relever les nouveaux défis que leur réserve le LHC, la collaboration a bon espoir que les données recueillies en 2011 lui permettront d’étendre son potentiel pour la physique et d’améliorer ses performances.
La période d’arrêt hivernal est très intense pour la collaboration ALICE. Parallèlement aux travaux généraux de maintenance, de modifications et d’essais de l’expérience, deux grands projets se poursuivent : l’installation de trois supermodules du Détecteur à rayonnement de transition (TRD) et de deux supermodules du Calorimètre électromagnétique (EMCal). Ces nouveaux supermodules étendront la portée des deux détecteurs en matière de collisions pendant la période d’exploitation de 2012. De plus, les équipes d’ALICE ont dû faire face à des problèmes techniques touchant les filtres du système de refroidissement du Détecteur à pixels au silicium (SPD), ainsi qu’à des décharges haute tension dans la Chambre à projection temporelle (TPC) et à quelques pertes de rendement des chambres de trajectographie des muons, entraînées par des connexions basse tension défectueuses. Les travaux de réparation et de consolidation sont encore en cours.
Grâce au nouveau matériel installé antérieurement et à un système de déclenchement de haut niveau redéfini et ayant fait l’objet de tests concluants, la collaboration ALICE attend impatiemment l’achèvement de l’analyse des données de 2011. « Nous prévoyons que les données recueillies en 2011 étendront sensiblement le potentiel d’ALICE pour la physique, en particulier pour l’étude des propriétés thermodynamiques du plasma quark-gluon – l’état de la matière qui se forme à l’énergie de collision du LHC, explique Yves Schutz, porte-parole adjoint d'ALICE. Nous avons aussi obtenu des résultats surprenants sur la formation de particules produites par le plasma. Ces résultats doivent être analysés de manière plus approfondie, mais nous pouvons d’ores et déjà dire que certains des processus physiques observés à plus basse énergie au RHIC, comme ceux qui font intervenir la production de la particule J/ψ, ne semblent pas se reproduire à l’identique au LHC. »
En 2011, les groupes de travail consacrés à la physique d’ALICE ont été réorganisés pour mieux répondre aux besoins de la collaboration, qui ont évolué avec le temps. La période d’exploitation avec protons de 2012 est sur le point de commencer, et l’expérience est prête à faire face à l’augmentation d’énergie et d’intensité du faisceau.
par CERN Bulletin and ALICE Matters