Très bon bilan de santé pour le Bureau du CERN pour les applications médicales
Un certain nombre d’entre vous ont pu suivre le séminaire sur les applications médicales donné le 20 novembre par deux membres du nouveau Comité international d’orientation stratégique pour les applications médicales. C’est l’occasion pour moi de faire le point sur le travail accompli depuis la création, il y a près d’un an, du Bureau pour les applications médicales, dirigé par Steve Myers.
La liste des réalisations est déjà impressionnante, et elle sera amenée à s’allonger. Le Comité international d’orientation stratégique est peut-être l’élément le plus visible. Il s’est réuni pour la première fois la semaine passée, et nous permettra de concentrer nos efforts et de définir des priorités, de manière à obtenir le plus de retombées positives possibles. L’existence du Bureau est déjà en soi un pas important dans ce sens : au lieu d’avoir sept projets distincts au CERN dans le domaine médical, nous avons maintenant une approche coordonnée, profitable à toutes les parties.
Voyons un peu où nous en sommes. L’étude visant à transformer le LEIR en une installation de recherche biomédicale, appelée OPENMED, est terminée et la recherche de fonds a commencé. L’installation MEDICIS pour la production d’isotopes médicaux est en bonne voie en vue du début de l’exploitation en 2016. L’étude relative à un accélérateur compact pour la thérapie hadronique est en cours, et un brevet a été déposé pour un quadripôle radiofréquence haute fréquence (RQF) qui pourrait être utilisé à l’avant d’une telle machine et donner lieu également à de nombreuses autres applications médicales. Autre développement intéressant, la mise sur pied d’une équipe qui étudiera le potentiel de la thérapie hadronique dans des domaines autres que le traitement du cancer, comme certains troubles neurologiques ou cardiaques – un potentiel qui mérite d’être examiné plus avant.
Le Bureau pour les applications médicales s’est par ailleurs attaché à instituer des collaborations, au sein du CERN, mais pas seulement. Des discussions sont en cours au département IT pour étudier la question du stockage, du transfert et de l’analyse des données médicales grâce aux compétences du CERN en la matière, tandis que nos partenaires d’OPENLAB étudient la question de l’informatique à grande échelle à des fins médicales. Au-delà du CERN, nous sommes en discussion avec des hôpitaux et des universités de la région, plusieurs États membres du CERN, les États-Unis, le Japon, la Chine, l'Australie, l'Amérique du Sud, l'Afrique du Sud et la Corée du Sud.
La conférence du 20 novembre n’est qu’une manifestation parmi d'autres d'un profond changement d’approche amorcé par le CERN dans ce domaine. Un changement d’une grande importante en fait. La recherche fondamentale en physique est et restera toujours notre principale mission. Toutefois, il est de notre devoir vis-à-vis de la société de faire en sorte que nos technologies et nos compétences génèrent chaque fois que possible des retombées positives immédiates et concrètes. Pas de doute, après une année d’existence, le bilan de santé de notre nouveau Bureau pour les applications médicales est très bon.
Rolf Heuer