Un mot de James Gillies

Le mercredi 10 septembre, le CERN a actionné le LHC, plaçant la science fondamentale au cœur de l’actualité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 300 journalistes venus sur place, plus de 2000 émissions de télévision signalant l’événement, 100 millions de connexions sur le site web du CERN et, sur toute la planète, probablement autant de paires d’yeux rivés sur la machine que de particules dans le premier faisceau. Depuis, les médias ne cessent de nous solliciter. Un article sur le LHC diffusé par un site d’informations en ligne a été pour celui-ci le plus grand succès de son histoire, tandis que les correspondants scientifiques se voient à leur grande surprise réclamer plus d’articles sur la physique des particules.

En invitant les médias à se joindre à nous pour assister au démarrage du LHC, nous avons ouvert une voie sur laquelle il faudra poursuivre lorsqu’interviendront les premières collisions et que nous obtiendrons des résultats de physique. Les journalistes qui étaient présents pour ce grand jour ont été témoins de l’événement dans toute sa réalité, vivant avec nous ces instants de fébrilité. Nul doute qu’ils l’ont apprécié : « J’avais vraiment le sentiment de me trouver aux premières loges de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, a raconté l’un des visiteurs, sauf que c’était beaucoup plus spectaculaire – et absolument unique ! »

En fin de journée, un journaliste m’a demandé si nous n’avions pas pris un risque en invitant le monde entier à assister à une opération aussi délicate. C’est peut-être le cas, mais je n’étais guère inquiet. En plus de vingt ans au CERN, j’ai eu suffisamment d’occasions de me convaincre de la compétence des hommes et des femmes qui travaillent sur les accélérateurs. Lorsque le CERN décide de se lancer dans une entreprise aussi audacieuse que d’inviter toute la planète à observer le démarrage d’une de ses machines, tout le personnel du laboratoire et toutes les personnes qui, de près ou de loin, participent au projet savent unir leurs forces pour que ça marche. C’est ce qui rend le CERN incomparable. Et c’est ce que le monde entier a constaté le 10 septembre.

Un grand merci à tous.

James Gillies
Chef du groupe Communication