Enseignant en résidence: apporter la science aux élèves

Le CERN accueille son premier enseignant en résidence, Terrence Baine, de l’Université d’Oslo. Originaire du Canada, il achèvera son doctorat en enseignement de la physique pendant son séjour au CERN. Comme le programme des enseignants du secondaire (HST), dont il a bénéficié précédemment, le programme d’enseignant en résidence vise à aider les enseignants à diffuser la science produite au CERN sous une forme accessible aux élèves, afin d’encourager ceux-ci à étudier la physique.

Terrence Baine, premier enseignant en résidence du CERN.

«Il est très important qu’un enseignant soit présent, pour jouer le rôle de médiateur entre les jeunes que l’on essaye d’éveiller à la science et les physiciens qui travaillent au CERN. L’enseignant en résidence peut jouer le rôle de consultant en éducation.»

En tant qu’enseignant en résidence, le projet essentiel de Terrence Baine sera de développer des modules d’enseignement, ou une série de programmes de cours, pour aider les enseignants du secondaire à travers le monde à intégrer la physique des particules dans leur enseignement. Cette idée est inhabituelle, car les élèves de 14 à 15 ans, tranche d’âge visée par ce programme, n’ont droit en général qu’à un contact très limité avec la recherche scientifique moderne.
 
«Il existe un vieil adage sur l’art d’enseigner, rappelle-t-il. On doit apprendre à marcher avant d’apprendre à courir. C’est vrai, mais il est aussi important de donner envie de courir… Voici la course à laquelle vous pourrez participer un jour!»

Terrence Baine a étudié les programmes d’enseignements nationaux pour voir comment son programme peut s’y intégrer, tout en laissant à l’enseignant la liberté de concevoir son propre cours. Afin de capter l’attention des élèves, les modules qu’il propose associent thèmes d’enseignement de base et éléments «accrocheurs», liés à la culture populaire, qui vont amener les élèves à poser des questions.

À terme, ces programmes pourraient être disponibles gratuitement dans différentes langues, à partir d’une source publique comme le site web du CERN. Terrence Baine, qui cible aussi des établissements de différents pays, a commencé à travailler avec le service de communication extérieure du CERN pour trouver des établissements locaux susceptibles de piloter le programme.

Il est très convaincu par son projet et son impact à long terme. «C’est passionnant pour moi. J’adore enseigner, j’adore mes élèves, mais c’est agréable de travailler à un autre niveau, d’essayer de changer les choses en dehors de la salle de classe.»

Interrogé sur les futurs projets du programme d’enseignant en résidence, il évoque la possibilité d’atteindre des élèves de pays en développement tels que le Rwanda ou d’autres pays de l’Afrique subsaharienne (il a lui-même commencé sa carrière au Nigéria), au moyen de la visioconférence, technique qu’il a déjà utilisée pour faire découvrir le CERN dans son établissement d’enseignement, en Norvège. Terrence Baine est convaincu que les établissements disposant de ressources limitées peuvent quand même être en contact avec la physique de pointe.

«Ce serait magnifique… Nous pouvons utiliser de nouvelles technologies de communication pour amener le CERN dans les classes.»



par Daisy Yuhas