L’équipage de la navette spatiale en formation au CERN

Du 13 au 16 octobre, les membres de l'équipage de la navette spatiale de la NASA sont venus au CERN à l’invitation de Samuel Ting pour suivre un programme de formation particulier en physique dans le cadre de la mission STS-134. Ce sont eux qui achemineront le Spectromètre magnétique alpha (AMS) jusqu’à la Station spatiale internationale (ISS).

L'équipage de la mission STS134 dans le Refuge de l'Aiguille du Midi. De gauche à droite: le capitaine de l’US Navy Mark Kelly, le pilote de l’US Air Force Gregory Johnson, le spécialiste de mission de la NASA Andrew Feustel, le spécialiste de mission de l’US Air Force Mike Fincke, le spécialiste de mission de la NASA Gregory Chamitoff et Roberto Vittori, de l’ESA.

Sous la direction du commandant Mark Kelly, capitaine de la marine américaine, l’équipage se compose de Gregory Johnson, colonel de l’armée de l’air américaine (USAF) des spécialistes de mission Mike Fincke (lui aussi colonel de l’USAF), Andrew Feustel et Gregory Chamitoff de la NASA et enfin du colonel Roberto Vittori de l'Agence spatiale européenne (ESA). Gary Horlache et Derek Hassmann de la NASA, tous deux directeurs de vol, et Allison Bolinger, ingénieure en charge de la formation des astronautes aux activités extra-véhiculaires complètent le groupe.

Ils ont été invités au CERN par Samuel Ting, porte-parole d’AMS, car en juillet 2010, ce sont eux qui devront acheminer le détecteur AMS vers la Station spatiale internationale. L’installation d’AMS à l’extérieur de la Station spatiale internationale sera une opération plutôt délicate, pour laquelle de nombreuses sorties dans l’espace seront nécessaires. Il faudra aussi prendre beaucoup de précautions du fait des interférences entre le puissant aimant supraconducteur d’AMS et le système autonome de survie porté par les astronautes lors de leurs activités extra-véhiculaires.

Pendant deux jours et demi, Samuel Ting et de nombreux représentants des instituts nationaux de la collaboration ont expliqué aux astronautes les objectifs scientifiques, les technologies de pointe utilisées et les particularités du détecteur, notamment ses systèmes complexes de sous-détecteurs.

Les astronautes ont pu se rendre dans la salle blanche d’AMS avant de rencontrer Rolf Heuer, le directeur général, et Steve Myers, le directeur des accélérateurs. Ils ont ensuite visité le CCC en compagnie de Paul Collier.

Quatre des six astronautes photographiés pendant l'ascension de l’Aiguille du Midi, à 3 900 mètres.

Au programme également, un entraînement spécial «haute altitude», à la demande des astronautes eux-mêmes, qui ne pouvaient quitter Genève sans faire une rapide ascension de l’Aiguille du Midi, à 3900 mètres. On n’en attendait pas moins d’eux, habitués à travailler sur la Station spatiale internationale à 400 km d’altitude!

À la fin de la visite, le commandant Kelly a déclaré: «Nous nous sentons plus à l’aise pour acheminer cette cargaison un peu spéciale dans l’espace maintenant que nous avons compris de quoi elle se compose et comment les capteurs et la cryogénie fonctionnent.»


Maurice Bourquin (gauche) explique à l'équipage la formule de l'Univers qui se trouve sur les t-shirts du CERN.

Le spécialiste de mission Vittori, diplômé en physique, s’est dit très heureux de participer à cette mission unique en son genre qui réunit ses deux passions, la physique et l’espace. «AMS n’est pas une cargaison comme les autres, a-t-il déclaré. C’est l’aboutissement des efforts d’une communauté de scientifiques passionnés, de l’engagement de chacun d’entre nous; c’est une fenêtre sur l’espace et le temps susceptible d’apporter des réponses fondamentales qui nous aideront à comprendre qui nous sommes et où nous allons.»



Vidéos en rapport avec le sujet :

Neutralinos at the LHC and in Space (en anglais)

Interviews Captain Mark Kelly and Mission Specialist Roberto Vittori (en anglais et italien)


par Paola Catapano