Les lasers ou pourquoi les physiciens retournent à l’école
Cette semaine a eu lieu au GANIL (France) la première « École internationale sur les applications laser pour les accélérateurs ». Organisée par le projet LA3NET - dont le CERN est partenaire - l'école fut l’occasion rêvée pour les physiciens des accélérateurs et ceux des lasers de se rencontrer et de discuter de l'avenir de ces deux domaines connexes.
Réseau de formation financé par l'UE, LA3NET réunit 27 instituts partenaires pour former des chercheurs en début de carrière dans le domaine des applications laser. Bien que ce réseau n’ait été « ouvert » qu’il y a quelques mois, 15 des 17 postes de boursiers proposés ont déjà été pourvus, dont trois au sein des départements BE et EN du CERN. Cinq jours durant, l’« École internationale sur les applications laser pour les accélérateurs » - premier grand événement organisé par LA3NET - a réuni membres du réseau et participants extérieurs.
« C’est la première fois qu'une école fait le lien entre la physique des lasers et celle des accélérateurs à un tel niveau fondamental, souligne Carsten P. Welsch, ancien boursier du CERN, qui coordonne aujourd'hui le projet LA3NET depuis l'Institut de Cockcroft (Université de Liverpool). Les lasers sont très largement utilisés de nos jours, mais leur intégration dans les accélérateurs reste un domaine de recherches relativement nouveau. Notre communauté a encore beaucoup à apprendre. C’est pour cette raison que les participants étaient de tous niveaux de carrière, des doctorants et post-doctorants aux chercheurs expérimentés. »
Les bagages scientifiques des participants étaient tout aussi variés : près de la moitié d’entre eux venait du milieu de la physique des lasers et souhaitait en apprendre davantage sur les installations exploitant leurs technologies. L’autre moitié, composée de physiciens ayant une grande expérience en physique des accélérateurs, était venue dans l'espoir d'en découvrir plus sur les lasers, technologie à laquelle ils sont désormais confrontés dans leurs laboratoires. « L'école fut l'occasion de lier ces deux domaines, essentiellement en démontrant qu'ils sont les deux faces d'une même médaille, explique Carsten. Nous espérions montrer que, sur un plan physique très simple, il y a beaucoup de similitudes, que vous parliez de lasers ou de cavités radiofréquence. »
L'école fut également l'occasion pour les participants de s’informer sur l’état du domaine – dans le milieu académique ou industriel - à l’échelle internationale. Les partenaires industriels de LA3NET ont bénéficié de deux pleines sessions de présentations – ce qui est exceptionnel pour ce type d'école. Ces derniers ont mis en évidence les différences fondamentales entre la recherche industrielle et académique.
LA3NET organisera un atelier de trois jours au CERN en février prochain sur le sujet des sources d'ions laser et des photo-injecteurs. « L'idée est de réunir les boursiers qui travaillent dans ce domaine - en général seulement 3 ou 4 - avec des chercheurs experts invités, conclut Carsten. L'atelier sera également ouvert aux personnes extérieures au réseau. Nous allons organiser un grand nombre de ces ateliers au cours des prochaines années. Alors, ouvrez l’oeil ! »
par Katarina Anthony