Le CERN, observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies

Fin décembre, l’Assemblée générale des Nations Unies à New York a accordé au CERN le statut d’observateur. Seule organisation scientifique à jouir de ce prestigieux statut auprès de l’Assemblée, le CERN espère parvenir à mieux faire comprendre l’importance de la science fondamentale pour la société.

 

« L’Organisation des Nations Unies et le CERN assurent toutes deux activement la promotion de la science en tant que moteur de progrès dans la société. Toutes deux favorisent le dialogue entre des cultures différentes et sont à même de proposer des modèles concrets de coopération à des fins utiles à l’ensemble de la société », explique Maurizio Bona, responsable au CERN des relations avec les organisations internationales. Même si les motivations premières sont évidentes, l’accès à ce prestigieux statut a toutefois été le fruit d’un long processus de négociations et de relations diplomatiques. Après des contacts préliminaires avec la Suisse au printemps 2012, la résolution par laquelle le CERN accède au statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies a été soumise à la mi-août 2012 par la Suisse et la France, les deux États hôtes du Laboratoire, avec le soutien des dix-huit autres États membres ainsi que de plusieurs États non-membres. Une organisation internationale ne peut demander elle-même à accéder au statut d’observateur. La demande doit être soumise par des États membres de l’Organisation des Nations Unies.

Le CERN interagit déjà avec l’Organisation des Nations Unies et plusieurs de ses institutions spécialisées. La présence du CERN, organisation intergouvernementale, en tant qu’observateur permanent auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies est une évolution naturelle. « Notre présence à l’Assemblée semblait tellement aller de soi pour tous que la place de l’Organisation était déjà prévue avant l’adoption officielle de la résolution par l’Assemblée générale, et a été matérialisée immédiatement après le vote, explique Maurizio Bona, qui a participé à la session de l’Assemblée générale du 14 décembre. La rencontre entre le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, et le Directeur général du CERN, le 17 décembre, fut très cordiale et plus longue que ne le prévoyait le planning officiel. M. Ban Ki-moon a encouragé le CERN à coopérer activement avec les Nations Unies, en particulier à l’égard de son initiative sur les sciences pour le développement durable, et a émis le souhait de visiter le Laboratoire prochainement. »

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon (à gauche), avec le Directeur général du CERN, Rolf Heuer (Image : Evan Schneider/UN).

Dans le cadre de leurs missions, l’ONU et ses institutions spécialisées jouent un rôle chacune à sa manière dans de nombreux domaines de la science, de la technologie et de l’innovation, ainsi que dans l’éducation. Grâce à ces nouvelles relations institutionnelles plus efficaces, le CERN espère renforcer et élargir ses contributions à différents projets en cours de l’ONU. Ainsi, dans les mois à venir, le CERN prévoit de participer aux travaux sur l’un des thèmes du Conseil économique et social (ECOSOC) pour 2013 : « la science, la technologie, l’innovation et le potentiel de la culture pour promouvoir le développement durable et atteindre les objectifs du millénaire pour le développement ».

« Plusieurs projets des Nations Unies sont menés dans des régions géographiques qui ne comptent aucun État membre du CERN », poursuit Maurizio Bona. Et il conclut : « Ce siège auprès de l’Assemblée des Nations Unies n’est pas une pure formalité diplomatique, mais bien une position privilégiée qui nous donnera accès à un public plus large et permettra de faire connaître le monde scientifique et son influence positive sur la société dans un monde globalisé. »

par Antonella Del Rosso