Réussir le LS1 et consolider, tout en préparant le futur

Pour le département Technologie (TE) du CERN, réussir le LS1 compte plus que de le terminer. Autrement dit, atteindre la ligne d’arrivée en maintenant au plus haut les standards de sécurité, de qualité et de performances. Avant, pendant et après le LS1, il y a également les autres défis que le département relève avec optimisme. Le nouveau chef du département nous dévoile comment ses 750 collègues œuvrent pour maintenir le Laboratoire à la pointe mondiale des technologies liées à la physique des hautes énergies.

 

José Miguel Jiménez.

« On ne pourra grandir qu’à partir du moment où l’on aura stabilisé nos bases. » Le message de José Miguel Jiménez, nouveau chef du département TE depuis janvier 2014, est très clair, et ainsi le sont ses priorités pour affronter le futur : « Le département Technologie doit se consolider tant au niveau du personnel, qu’au niveau de ses infrastructures d’assemblage et de tests, certaines d’entre elles étant uniques au monde. »

Le département TE est chargé de fournir les technologies nécessaires au maintien des infrastructures existantes, mais il doit également relever les défis soulevés par les projets et études en cours. À l’heure actuelle, c’est le LHC qui impose son rythme au département. « Le LHC fonctionne sur des périodes d’opération d’environ deux ans et demi, explique-t-il. Nous devons évaluer les allocations de ressources, financières ou de personnel, en tenant compte de cette « pulsation », ce qui est tout à fait différent des arrêts techniques annuels de l’ancien LEP. L’optimisation des ressources est une étape fondamentale car, sans ça, il y a un risque réel de pénaliser tous les projets dont le calendrier est relativement moins contraignant. »

En plus de l’attention toute spéciale qu’il a pour le LHC et ses injecteurs, il ne faut pas oublier que le département a aussi son regard tourné vers le futur. « Nous devons être en mesure de dégager des ressources pour, par exemple, développer des solutions aux problèmes que l’on observe actuellement dans les différentes machines, afin d’en assurer la meilleure performance dans les années à venir », ajoute José Miguel Jiménez.  En effet, surtout au LHC, où l’énergie des particules devient très élevée, des phénomènes dynamiques induits par les faisceaux commencent à apparaître, l’électronique peine à résister aux radiations, et il devient crucial de développer des matériaux et des processus novateurs pour limiter les dégâts infligés aux infrastructures. « Nous travaillons à développer nos technologies pour régler ces instabilités, souligne-t-il. Nous devrions ensuite construire et valider les prototypes. C’est un processus qui prend environ 3 ans. »

Le personnel hautement spécialisé et motivé du département TE est actuellement impliqué dans plusieurs projets qui vont, à moyen terme, avoir un impact important sur le fonctionnement des machines. Parfois, ces projets sont établis dans un contexte international en collaboration avec d’autres laboratoires ou, plus simplement, répondent à la mission de transfert de technologies vers les États membres. « Nous devons être capables de garantir cette excellence technologique et de fournir ce service. L’espoir est de produire des ruptures technologiques qui seraient également bénéfiques en dehors de la physique des hautes énergies », ajoute José Miguel Jiménez.

Selon le chef du département, la motivation pour relever tous les défis complexes d’un laboratoire qui se doit toujours d’être à la pointe de la technologie doit venir de « la fierté du travail bien fait ». Et José Miguel Jiménez de conclure : « J’aimerais terminer cet entretien en saluant le professionnalisme, l’engagement et l’esprit de collaboration de tous les membres du personnel, associés et industriels, qui travaillent pour et en collaboration avec le département. C’est remarquable de voir un tel esprit d’équipe. »

par Antonella Del Rosso