Dernières nouvelles du LS1 : injecteurs 2.0
Lancé en 2009, le projet ACCOR (pour Accelerator Controls Renovation project) touche cette année à sa fin. Objectif : remplacer les quelque 450 systèmes de contrôle « temps réel » du complexe des injecteurs du LHC, systèmes qui, pour certains, étaient basés sur des technologies vieilles de plus de 20 ans.
Or, ces systèmes, composés de logiciels spécifiques et de milliers de cartes électroniques, commandent des dispositifs essentiels au bon fonctionnement des injecteurs – la radiofréquence, l’instrumentation, la déflexion rapide, les aimants… - et certains d’entre eux n’étaient plus capables de suivre le rythme imposé par le LHC. D’où l’urgence de leur mise à jour.
« Dès 2009, après avoir évalué les nouvelles technologies disponibles sur le marché, nous avons conclu des contrats avec les fabricants d’électroniques les plus pointus d’Europe, explique Marc Vanden Eynden, chef de projet ACCOR. Nous sommes alors vite passés à la phase d’intégration : cartes d’acquisition, microprocesseurs, châssis électroniques, il nous a fallu intégrer ces nouvelles solutions dans l’environnement de nos injecteurs, puis redéfinir de nouvelles architectures logicielles et matérielles pour chaque système à rénover. »
14 mois de travail acharné ont été nécessaires pour remplacer l’ensemble des systèmes de contrôle. 14 mois durant lesquels une équipe de 10 personnes assistée de nombreux ingénieurs a décâblé et démonté 450 systèmes, et en a remonté, recâblé et qualifié autant. « Pour certains systèmes critiques, aucun descriptif n’était disponible, souligne Marc Vanden Eynden, et les personnes à l’origine de la conception de ces systèmes ne sont évidemment plus dans le secteur... Dans ces conditions, comment savoir quel câble sert à quoi ?! Il a donc fallu faire de la ‘rétro-ingénierie’, pour comprendre comment le système avait été construit. Parce qu’une fois démonté, impossible de faire marche arrière. »
Au fur et à mesure de l’installation des nouveaux systèmes, les équipes ont procédé à des tests, mais sans le redémarrage complet des machines, impossible d’avoir une vue d’ensemble. Or, le remplacement de ces systèmes affecte tous les niveaux du contrôle : depuis les dispositifs en place dans le tunnel jusqu’aux programmes de haut niveau utilisés en salle de contrôle. Il est par conséquent essentiel de procéder à des tests d’intégration complets afin de vérifier chaque maillon de la chaîne.
Cette année donc, avec le redémarrage progressif des injecteurs, les équipes peuvent procéder à des tests plus complets. Au Linac 2, les systèmes de contrôle de la source et des convertisseurs de puissance ont ainsi déjà été testés, avec succès. « Ces tests vont devenir plus critiques à partir du mois d’avril, car nous vérifierons plusieurs dizaines de systèmes sur plusieurs injecteurs en parallèle. L’ensemble des tests devraient être effectués d’ici à la fin du mois d’août. Nous aurons alors, du point de vue du système de contrôle, de ‘nouvelles machines’, prêtes pour les prochaines périodes d’exploitation du LHC », conclut Marc Vanden Eynden.
Pendant ce temps, ailleurs Au LHC, la consolidation des jonctions électriques des câbles supraconducteurs des boîtiers d’alimentation électrique (DFBA), dans le cadre du projet SMACC, a été achevée. Les équipes se concentrent actuellement sur la fermeture et les raccordements des modules de transition (shuffling modules) des DFBAO et DFBAN. L’installation des shunts dans les arcs est par ailleurs pratiquement finie. Au SPS, la campagne de remplacement des câbles irradiés s’est achevée cette semaine. La réinstallation de la ligne débutera la semaine prochaine. Le début de la phase de fermeture de la machine est toujours prévu pour le 27 juin. |
par Anaïs Schaeffer