ATLAS accueille un nouvel étudiant palestinien

Mahmoud Ibrahim Alstaty, originaire de la région de Jenine, en Palestine, a commencé un doctorat au CERN. Il consacrera ses recherches au nouveau détecteur interne à pixels (IBL) d’ATLAS. Mahmoud rejoint la communauté toujours plus nombreuse de chercheurs palestiniens travaillant au CERN.

 

Mahmoud Ibrahim Alstaty.

La bourse de doctorat de Mahmoud Alstaty est financée par la Fondation Partager le Savoir. En 2013, Robert Klapisch, président de la fondation et ancien directeur de la recherche au CERN, a signé avec le CERN un accord-cadre visant à étendre le programme des étudiants en doctorat aux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Mahmoud est le deuxième étudiant à bénéficier de cette opportunité, après Mohamed Gouighri, originaire du Maroc. « Mahmoud travaillera pour l’expérience ATLAS sur la mise en service et la performance de la nouvelle couche interne du détecteur à pixels, ainsi que sur la recherche d’une nouvelle physique, notamment avec des leptons dans l’état final, sous la supervision de Fares Djama et de moi-même », indique Pascal Pralavorio, du Centre de Physique des Particules de Marseille (CPPM) et de l’Université d’Aix-Marseille, l’établissement qui délivrera son diplôme. « Le détecteur IBL permettra à ATLAS d’accroître ses possibilités de découvertes et de mesures de physique au cours de la deuxième période d’exploitation du LHC. Le travail de Mahmoud démontrera la capacité du détecteur IBL à atteindre cet objectif », précise Fares Djama.

Mahmoud vient grossir les rangs des chercheurs palestiniens qui ont déjà participé aux programmes des étudiants du CERN. « Le premier d’entre eux était Muhammad Alhroub, qui poursuit aujourd’hui des études postdoctorales, financées par le Centre international de physique théorique (ICTP) de Trieste. Muhammad est venu pour la première fois au CERN en 2007 en tant qu’étudiant d’été, avant d'obtenir son doctorat à l'Université de Bonn, tout en travaillant parallèlement sur ATLAS », rappelle John Ellis, ancien théoricien du CERN, chargé à l’époque des relations avec les États non-membres. Après cette première expérience positive, le CERN a accueilli pour son programme d’été de 2008 une étudiante palestinienne, Arwa Bannoura, qui prépare actuellement un doctorat à l’Université de Wuppertal et, à l’été 2011, un doctorant du Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire (LAL) d’Orsay, Ahmed Bassalat, qui a travaillé au sein de la collaboration ATLAS. « Pour le programme des étudiants d’été 2014, le CERN permettra à deux étudiants de l’Université de Bir Zeit, à Ramallah, et de l’Université nationale An-Najah, à Naplouse, de participer à l’expérience ATLAS, indique Patrick Fassnacht, conseiller auprès du Directeur général pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. On espère que ces jeunes chercheurs formeront le cœur d’une équipe palestinienne au sein de la collaboration ATLAS, un objectif soutenu activement par le CERN et l’ICTP. »

En tout cas, Mahmoud ne manque pas de motivation. « Je suis si heureux d'être au CERN. Je suis sûr que l’expérience que je vais acquérir ici durant mon séjour permettra de lancer ma carrière scientifique et d’élargir mes horizons. J’espère honorer la Palestine au CERN et, plus tard, contribuer à une coopération fructueuse entre la Palestine et le CERN », conclut-il.

par Antonella Del Rosso