Dernières nouvelles du LS1 : premiers faisceaux dans le Booster

Lundi 2 juin, le groupe Opérations a procédé à l’injection des premiers faisceaux dans le Booster du PS (PSB). Deuxième de la chaîne des injecteurs du LHC à être à nouveau alimenté (après le Linac 2), le PSB alimente aussi les expériences hors LHC, dont certaines auront besoin de faisceaux pour la physique dès cet été.

 

Le Booster du PS.

Depuis maintenant un mois, le groupe Opérations a repris les commandes du Booster du PS, après que les ingénieurs et experts du département EN, en charge des travaux de maintenance, lui ont passé le relais. Le groupe a d’abord procédé à des tests sans faisceau (dits « à froid ») permettant de contrôler et de requalifier toute l’instrumentation de la machine, depuis la salle de contrôle jusqu’à l’anneau lui-même. Désormais en mode « faisceau », le Booster se prépare à alimenter le PS, opération prévue pour fin juin, mais surtout à la reprise de la physique dans la zone d’expérience ISOLDE.

La console du Booster du PS, au Centre de contrôle du CERN.

« Nous avons environ une quinzaine de types de faisceaux à ‘préparer’, explique Klaus Hanke, chef de la section Booster au sein du groupe Opérations. En effet, nous produisons différents faisceaux – en termes d’intensité de paquets de protons, de dimension du faisceau, de structure temporelle – pour le LHC et tout le programme de physique hors LHC, et alimentons directement l’expérience ISOLDE. » Chacun de ces faisceaux exige bien sûr un réglage spécifique de l’injecteur et des paramétrages très minutieux, des configurations qu’il faut redéfinir complètement après un arrêt technique de près d’un an et demi. « De nombreuses rénovations ont de plus été effectuées au PSB et certains de ses instruments ont été remplacés, souligne Klaus Hanke. Il nous faut donc reparamétrer la machine, le but étant de retrouver les bons réglages pour chaque faisceau. »

Si quelques réajustements ont bien sûr été nécessaires lors de la phase de tests à froid, l’injection des premiers faisceaux s’est déroulée sans encombre. Le PSB devrait donc être prêt à injecter ses premiers faisceaux dans le PS d’ici à quelques semaines. ISOLDE, seule zone d’expérience directement reliée au PSB, sera toutefois la première installation à recevoir ses faisceaux. L’expérience aura en effet rapidement besoin de faisceaux de protons, la reprise de la physique étant prévue pour mi-juillet.



 

Pendant ce temps, ailleurs

Au LHC, les équipes du projet SMACC, qui ont fêté la fin de la phase de consolidation des jonctions électriques des câbles supraconducteurs le 27 mai dernier, ont déjà refermé la quasi totalité des soufflets W et ont procédé à plus de 80 % des tests de fuite sur l’ensemble de la machine.

Le LHC est par ailleurs en phase de tests : les aimants sont actuellement soumis à une batterie de tests à chaud, et des tests de court-circuit sont en cours afin de valider les systèmes de câbles refroidis à l’eau et les systèmes QPS (Quench Protection Sytem). Du côté du projet R2E, les premiers équipements ont déjà été remis en service. Les tests de pression viennent quant à eux d’être achevés dans le secteur 2-3. Suivront ceux des secteurs 5-6, 7-8, 3-4 et 4-5.

La température du secteur 6-7 est passée sous la barre des 80 K. En-deçà de cette température, les équipes peuvent à nouveau intervenir dans la zone. En effet, de 300 K (température ambiante) à 80 K, la machine subit de fortes contraintes liées au refroidissement. Pour des raisons de sécurité, l’accès y est donc suspendu pendant la phase de refroidissement. La stabilité thermique actuelle a notamment permis aux géomètres de contrôler l’alignement des aimants, sensible aux changements de température.

Dans le SPS, la réinstallation de la section droite longue 1 (LSS1) s’est bien passée. Les tests ont cependant révélé un problème de fuite sur le soufflet de l’aimant QDA, lequel a été remonté en début de semaine pour réparation.

 

par Anaïs Schaeffer