LHCb sur les rails


Le "pont" de LHCb, sur lequel seront assemblés les sections du trajectographe, est le dernier composant de l'expérience à être descendu dans la caverne.

Les 7 et 8 juin 2006, la dernière grosse structure de LHCb a plongé dans sa caverne. Cette pièce métallique de 10 tonnes et 18 mètres de long baptisée « le pont » est destinée à supporter le système de trajectographie de LHCb.

LHCb ressemble un peu à un gros millefeuille. Mais la métaphore culinaire s'arrête là, car disposer les différentes couches de cet énorme détecteur est loin d'être du gâteau. D'autant que LHCb se sent un peu à l'étroit dans la caverne qu'elle occupe, anciennement dédiée à l'expérience Delphi du LEP et qui accueille aussi maintenant des systèmes de cryogénie pour l'accélérateur.

Les 7 et 8 juin, la descente dans le puits du « pont », une structure métallique pesant 10 tonnes et mesurant 18 mètres de long n'a donc pas été une mince affaire. Dans la caverne, la marge de manoeuvre n'était que de quelques centimètres pour la faire pivoter et l'installer à son emplacement final ! « C'était le dernier gros morceau, explique Rolf Lindner qui coordonne l'installation de LHCb. Il ne restera désormais plus que de petits éléments inférieurs à une tonne à descendre ».

Le pont est une énorme pièce fabriquée en inox, un matériau faiblement magnétique pour ne pas provoquer de perturbations. Il est équipé de rails sur lesquels viendront se glisser les trois sections du trajectographe interne au silicum et les trois sections du trajectographe externe constitué de pailles de 5 millimètres de diamètre. Ces composants qui reconstituent la trajectoire des particules seront insérés en sandwich entre le détecteur RICH2 dont le rôle est d'identifier les particules chargées, et l'aimant courbant leur trajectoire. Depuis la mise en place du pont, les équipes contrôlent son comportement mécanique et vérifient que les cadres qui supporteront les détecteurs des trajectographes s'intègrent avec la précision requise. Vers la fin de l'année, l'ensemble des modules aura été installé sur leur cadre respectif et les trajectographes trouveront leur place sous le pont. Les premiers tests pour faire fonctionner ensemble tous les détecteurs pourront ainsi avoir lieu dès le mois de décembre.

D'ici là, il reste encore des nombreux travaux à effectuer. Deux équipes se relaient pour mener à bien l'installation de tous les éléments de LHCb. La première travaille de 6 heures à 16 heures et la seconde de 9 heures à 19 heures. Il est ainsi possible le matin et le soir de déplacer des éléments sans gêner le travail de l'autre équipe. Car le manque de place est le problème le plus épineux pour l'installation. Les différentes couches de détecteurs dépendent d'équipes différentes, et comme elles sont très proches les unes des autres, il faut jongler avec les plannings!

Malgré ces difficultés, Rolf Lindner est confiant. LHCb est dans les temps et au mois de mai 2007, l'ensemble de tous les systèmes de LHCb aura été installé et sera prêt pour les ultimes essais. La caverne pourra donc être fermée en août 2007. En attendant, la prochaine étape importante interviendra lorsque LHCb recevra ses précieuses chambres à vide en béryllium (voir Bulletin n° 05/2005)