Chamonix : un atelier pour souder les équipes !



Àl’heure où sera publié cet article, nous serons près de mettre un terme à l’atelier de Chamonix, largement annoncé comme devant permettre d’examiner le calendrier de redémarrage du LHC. C’est bien sûr sa mission première, mais ses enjeux vont bien au-delà. Je ferai rapport des principales conclusions de l’atelier dans un message électronique aux Cernois le vendredi 6 février au soir. Mais j’aimerais d’ores et déjà exposer les raisons qui m’ont poussé à renouer avec la tradition de Chamonix.

C’est essentiellement l’esprit d’équipe que nous forgeons à Chamonix. L’atelier est une occasion unique de réunir des spécialistes des expériences et des spécialistes des accélérateurs loin des pressions de la vie quotidienne du CERN. J’ai plaisanté en parlant de ski lors de mon discours au personnel, le 12 janvier dernier, mais ne vous y trompez pas : nous allons à Chamonix pour travailler ! Bien sûr, les participants peuvent disposer comme ils l’entendent du temps libre qu’ils ont l’après-midi, mais la journée de travail commence tôt le matin et s’achève tard le soir. Après l’effort, le réconfort : la meilleure recette pour stimuler l’esprit d’équipe.

Les réunions de Chamonix ont été instaurées à l’époque du LEP et je me souviens du rôle précieux qu’elles jouaient lorsque j’étais membre du personnel. Elles ont été maintenues pendant douze ans, tout au long de l’exploitation du LEP. La formule est simple : durant une semaine, pendant la période d’arrêt hivernal des accélérateurs, des représentants des accélérateurs et des expériences quittent le CERN pour faire le point sur l’année qui vient de s’écouler et planifier la suivante. Dès le départ, l’objectif est de parvenir à un consensus – le meilleur moyen pour définir des objectifs clairs et réalistes. Ainsi, les ateliers de Chamonix se sont fait connaître pour leur aptitude à résoudre des problèmes techniques et logistiques complexes et à établir des calendriers d’exploitation fiables pour la machine LEP. Mon souhait est qu’ils gagnent la même réputation pour l’ère du LHC.

Cette année, la principale mission de Chamonix est de produire un échéancier réaliste pour assurer le bon fonctionnement du LHC et fournir des collisions de faisceaux fiables pour les expériences. Nous nous concentrerons sur les enseignements que nous avons tirés l’année dernière de la mise en service de la machine, sans faisceau comme avec faisceau, ainsi que sur la manière d’obtenir des conditions d’exploitation stables pour le LHC cette année, puis, dans la phase d’exploitation courante de la machine. C’est beaucoup demander pour quelques jours dans les Alpes, mais la réputation de Chamonix n’est plus à faire : rien de tel qu’une semaine de travail intense en vue de s’entendre autour de quelques objectifs réalistes pour nous souder et nous apporter les résultats escomptés. Je vous invite à lire mon message du 6 février pour prendre connaissance des principales conclusions de l’atelier et, si vous souhaitez davantage d’informations, à aller écouter Steve Myers dans l’amphithéâtre principal le 24 février  : il y fera le point sur l’atelier et les présidents des diverses sessions y présenteront les résultats de leurs travaux. Dans l’intervalle, plusieurs exposés seront présentés au sein du Laboratoire.

Rolf-Dieter Heuer