AMS embarque à bord de la navette spatiale Discovery

AMS-02, l’expérience reconnue par le CERN qui sondera l’espace depuis la Station spatiale internationale (ISS) à la recherche de matière noire, de matière manquante et d’antimatière vient de recevoir le feu vert pour embarquer en 2010 avec la mission STS-134 de la NASA.


Installation du détecteur AMS dans le hall d’assemblage de Prévessin.

Dans un récent communiqué de presse, la NASA a annoncé que la dernière ou avant-dernière mission du programme de la navette spatiale Discovery consistera à acheminer le Spectromètre magnétique alpha (AMS) vers la Station spatiale internationale (ISS). La navette Discovery devrait décoller en juillet 2010 du Centre spatial Kennedy. Il est prévu d’installer AMS à l’extérieur de l’ISS, à l’aide des bras robotiques de la station et de la navette.

« Obtenir de l’administration Bush un vol à bord de la navette spatiale n’a pas été facile, explique le professeur Samuel Ting, porte-parole de l’expérience ; à l’époque, tous les crédits de la recherche spatiale étaient concentrés sur les programmes Lune et Mars. Les recherches avec l’ISS n’étaient pas prioritaires. Après avoir dépensé 100 milliards de dollars pour l’ISS, cela valait la peine d’y réaliser des expériences scientifiques intéressantes. »

L’an passé, la Chambre des représentants et le Sénat américains ont approuvé à l’unanimité un projet de loi autorisant la NASA à installer AMS sur la Station spatiale internationale. Un mois plus tard, le texte était finalement signé par le président Bush (voir un précédent numéro du Bulletin).

AMS est un détecteur de rayons cosmiques qui utilise des technologies mises au point au CERN, où il est actuellement entreposé (hall d’assemblage B867, à Prévessin). Il devrait permettre de répondre à des questions fondamentales sur la matière, ainsi que sur l’origine et la structure de l’Univers, directement depuis l’espace. La recherche de la matière noire, de la matière manquante et de l’antimatière seront ses principaux objectifs scientifiques (et recoupent donc ceux du LHC). « La différence, explique le professeur Ting, c’est que le LHC sondera minutieusement une région d’énergie limitée par l’énergie du collisionneur. Dans l’espace, l’énergie ne connaît aucune limite ».

L’installation d’AMS sur le côté droit de l’ossature de la station sera une opération délicate. AMS sera sorti de la navette par son bras robotique, puis amarré à l’ISS par le bras robotique de cette dernière, et enfin installé à son emplacement. L’Italien Roberto Vittori, colonel dans l’armée de l’air italienne et diplômé en physique, fera partie des astronautes sélectionnés pour ce vol. Il sera au CERN en octobre avec le reste de l’équipage pour en savoir plus sur l’expérience. Les données collectées par AMS seront transmises instantanément de l’ISS au Marshall Space Flight Center à Huntsville, Alabama, puis au CERN où seront réalisés l’ensemble des analyses expérimentales et contrôles du détecteur.

L’équipe de la navette spatiale qui embarquera AMS vers la station spatiale internationale (ISS) :

Commandant de bord : Mark Kelly, capitaine de la marine américaine.

Pilote : Gregory H. Johnson, colonel à la retraite de l’armée de l’air américaine.

Spécialistes mission : Michael Fincke, colonel de l’armée de l’air américaine, Greg Chamitoff et Andrew Feustel. Roberto Vittori, colonel de l’armée de l’air italienne et astronaute de l’ESA.

Animation vidéo de l’installation de l’AMS (avec l’autorisation de la NASA).

AMS à la NASA