Le CERN a son Ombuds

D’origine suédoise, ce mot désigne, d’après Wikipedia, le « porte-parole des griefs ou homme des doléances ». En cas de potentiel conflit interpersonnel qu’il n’a pas été possible de résoudre à l’amiable ou avec l’aide de la hiérarchie compétente, il pourra représenter la première instance à consulter. Vincent Vuillemin, quitte la direction du département EN pour devenir le premier Ombuds du CERN.

 

Vincent Vuillemin, le nouvel Ombuds du CERN.

Le mot n’est pas forcément parlant à un public non anglophone mais l’équivalent français le plus proche, médiateur, ne décrit malheureusement pas très bien ce rôle. « Ombuds est un terme plus large car il va utiliser beaucoup de techniques, et pas seulement celle de la pure médiation, explique Vincent Vuillemin. En cas de différend ou de conflit potentiel, il va discuter avec les gens pour les écouter, les aider. Il peut aussi faire du coaching et faciliter les discussions pour qu’elles puissent se passer de façon correcte. Le but, c’est de fournir aux gens les éléments pour résoudre eux-mêmes les problèmes. »

Plusieurs entreprises, organisations et pays démocratiques ont institué la figure de l’Ombuds. Au CERN, ce rôle entrera en vigueur en même temps que le nouveau Code de conduite. « Le code de conduite est le référentiel pour l’Ombuds, le cadre sur lequel il va s’appuyer. L’éventuel conflit va être mis en rapport avec une conduite respectueuse et les règles générales qui sont décidées dans le Code de conduite », confirme Vincent Vuillemin.

L’Ombuds est une voie de communication différente des voies officielles telles que le Département des ressources humaines ou l’Association du personnel. Son rôle est totalement informel, neutre et impartial. « En cas de conflit, la démarche de venir parler avec moi se fait de manière complètement volontaire, confirme Vincent Vuillemin. Je suis la première instance informelle qui permet aux gens de venir expliquer la problématique. Mon mandat ne me permet pas de participer à des enquêtes formelles et bien que je puisse les recommander, je n’ai pas le droit de les demander. »

Mais informel ne veut pas dire « sans mandat ». Au contraire, l’Ombuds est formellement mandaté par l’Organisation à remplir un rôle précis qui doit également respecter certaines obligations très strictes : confidentialité, impartialité et indépendance. « À l’intérieur de ce cadre, l’Ombuds peut intervenir pour faciliter les relations interpersonnelles. Il devient efficace quand il peut agir tôt, au tout début d’un éventuel malentendu, une brisure de communication, un conflit. Avant d’arriver à des problèmes de mobbing ou de harcèlement, on franchit différentes étapes. Une démarche précoce améliore les chances d’obtenir une issue positive au conflit et diminue le nombre d’enquêtes formelles qui, malheureusement, peuvent laisser des traces et des blessures. »

Un rôle donc très proche des gens et, pour cela, très compliqué. « L’Ombuds doit rester indépendant, doit être capable de résister à toute pression et doit avoir sa carrière derrière lui. Il faut aussi qu’il puisse discuter avec toutes les différentes cultures du CERN. Mes quatorze années à la tête de groupes ou d’un département m’ont apporté des compétences de management qui me seront utiles dans ce nouveau rôle », conclut Vincent Vuillemin. Et il ajoute : « Pour bien remplir ce rôle, il faut être doué d’empathie, il faut être ouvert aux problèmes humains. En dehors du CERN, je suis moine bouddhiste et maître Zen. J’ose espérer avoir acquis une certaine compétence dans la gestion des problèmes humains ».



La séance d’information organisée par le Département RH et la Direction le

Vendredi 25 juin à 9h30 à l’Amphithéâtre principal

présentera aussi la création du nouveau rôle d’Ombudsperson. Vous êtes tous invités à y participer. La réunion sera retransmise simultanément dans l’Amphithéâtre BE de Prévessin (Bâtiment 864) et également disponible à l’adresse suivante : http://webcast.cern.ch.

par CERN Bulletin