Élargir nos horizons

Le 18 juin 2010, le Conseil du CERN a ouvert la voie à la poursuite de la mondialisation de la physique des particules en adoptant à l'unanimité les recommandations du groupe de travail créé en décembre 2008 pour examiner la question de l'élargissement scientifique et géographique du CERN. Le Bulletin a interrogé Felicita Pauss, chef du Bureau des relations internationales, co-présidente du groupe préparatoire et membre du groupe de travail.

 

L’avènement du LHC a constitué une étape importante dans l’évolution du CERN et de la communauté de la physique des particules. Actuellement, plus de 10 000 utilisateurs originaires du monde entier tirent parti de ses installations. Si les ressources requises pour construire le LHC – l’un des instruments scientifiques les plus ambitieux jamais conçus – ont été apportées pour l’essentiel par les États membres, d’autres États ont également réalisé d'importantes contributions. « L’heure est venue de préparer l’Organisation à des décennies d’exploitation et d’amélioration du LHC et, parallèlement, d’ouvrir la voie à de nouveaux programmes de recherche, qui auront de plus en plus une dimension planétaire », explique Felicitas Pauss.

Le texte approuvé par le Conseil aidera le CERN à trouver de nouvelles ressources en donnant un cadre juridique à l’élargissement géographique du CERN dans le respect des règles instituées par la Convention, laquelle ne contient pas de disposition restreignant l’adhésion au CERN aux seuls États européens. « L’objectif premier du texte est d'inciter les États qui participent déjà au programme scientifique du CERN à nouer des liens institutionnels plus formels avec l’Organisation en devenant État membre ou membre associé », poursuit Felicitas Pauss. Il existait déjà un statut d’État associé. Toutefois, le nouveau statut de membre associé est différent, les droits et obligations afférents ainsi que les critères requis pour y accéder ayant été redéfinis par le texte. Les droits et obligations attachés au statut d’État membre restent inchangés par rapport à la Convention.

Les innovations qu’apporte ce texte ne sont pas minces, et elles détermineront l’avenir du CERN et de la communauté de la physique des particules. Parmi ces innovations, outre la définition du nouveau statut de membre associé, il y a la possibilité pour tout État (européen ou non) de devenir État membre ou membre associé, la disparition progressive du statut d’observateur dans sa forme actuelle, la confirmation du rôle des accords de coopération internationaux en tant que moyen de nouer de premiers liens formels avec le CERN. Parallèlement, le texte indique clairement que la présentation des demandes d’adhésion sera subordonnée à l’expression par le Conseil d’un intérêt en ce sens. À un stade ultérieur de la procédure, le statut d’État membre sera accordé uniquement aux États qui auront été pendant au moins deux ans membres associés, à la condition bien sûr qu’ils remplissent les critères requis. Le statut de membre associé devient donc une étape préalable obligatoire à l’adhésion.

Les nouvelles procédures répondent à la nature de plus en plus mondiale de la communauté scientifique qui utilise les installations et les infrastructures du Laboratoire. Néanmoins, l’élargissement géographique ne changera pas l’identité fondamentalement européenne de l’Organisation. « Le Conseil a reconnu qu’il est essentiel de préserver le caractère européen de l’Organisation, confirme Felicitas Pauss. Les États membres européens resteront majoritaires et les demandes d’adhésion de la part d’États de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange (AELE) seront fortement encouragées. Les nouvelles règles sont conçues pour être pérennes et profiter aussi bien au CERN qu’à ses partenaires dans le monde entier. »

 

 


 

par CERN Bulletin