TIARA : vers une coordination de la R&D accélérateurs

La phase préparatoire du projet TIARA (Test Infrastructure and Accelerator Research Area) a débuté. Depuis le mois de janvier, et pour une durée de trois ans, les membres de onze centres de recherches de huit pays européens collaborent dans le but d’amplifier, d'optimiser et de structurer la recherche et le développement dans le domaine des sciences et technologies des accélérateurs de particules en Europe.

 

Partiellement financé par la Commission européenne dans le cadre du 7ePC, le projet TIARA est coordonné par le CEA  (Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives) : « L’objectif de ce projet est d’aboutir à la création d’une structure organisationnelle ayant pour rôle la coordination des efforts de recherche et de développement (R&D) et des infrastructures associées dans le domaine des accélérateurs de particules en Europe, souligne Céline Tanguy, du CEA, coordinatrice assistante du projet. Cette nouvelle structure, que l’on souhaite pérenne, sera mise en place dès la fin de la phase préparatoire du projet. »

Les travaux de recherche menés dans le domaine des accélérateurs de particules couvrent différents champs, de la conception des accélérateurs à leurs diverses applications. In fine, TIARA permettra de mieux prendre en compte les besoins de tous ces champs de recherches, et ce, à l’échelle de toute l’Europe… voire du monde ? « Nous nous concentrons dans un premier temps sur la mise en place de TIARA au niveau européen. L’étendre au niveau mondial est envisageable mais sera plus complexe, et certainement pas immédiat ! », tempère Céline Tanguy.

La phase préparatoire de TIARA est divisée en neuf lots de travail. Cinq d’entre eux sont consacrés à des questions administratives et organisationnelles telles que le management, la gouvernance, la gestion des infrastructures de R&D, l’éducation et la formation, ainsi que les relations avec le monde industriel. Les quatre autres, quant à eux, abordent le côté technique du projet : l’amélioration ou la création d’infrastructures de R&D pour le développement des méthodes d’ajustement et de l’instrumentation pour mesurer des émittances ultra-faibles, le refroidissement par ionisation, les systèmes d’accélération à haut gradient ou les composants des accélérateurs de haute énergie, par exemple : « Je coordonne le lot 6, dont l’objectif est d’identifier les améliorations à apporter à la Swiss Light Source de l’Institut Paul Scherrer, en Suisse, pour qu’elle devienne une installation test pour des émittances verticales ultra-faibles », explique Yannis Papaphilippou, du CERN. La production de telles émittances est nécessaire pour maximiser la performance des futurs collisionneurs électron-positon, mais aussi des anneaux de stockage exploitant le rayonnement synchrotron émis par des électrons.

Dans la pratique, comme le souligne Céline Tanguy, « TIARA permettra une meilleure adéquation entre les besoins en matière de R&D et les infrastructures impliquées dans le domaine des sciences et technologies des accélérateurs de particules. Étant coordonnée à l’échelle de toute l’Europe, la mise à disposition de ces infrastructures se fera en effet au mieux, et dans l’intérêt de tous. »


* CEA et CNRS en France, CIEMAT en Espagne, DESY et GSI en Allemagne, INFN en Italie, PSI en Suisse, STFC au Royaume-Uni, l’Université d'Uppsala en Suède, IFJ-PAN en Pologne et le CERN.

par Anaïs Schaeffer