Des poissons en plastique
On estime qu’environ 300 000 tonnes de plastique polluent les océans de la planète. Ce plastique provient de sources terrestres comme océaniques. Dans le cadre d’une conférence qu’il a présentée au CERN, le chimiste Wolfgang Trettnak a souligné que l’art était un très bon moyen de sensibiliser le public au problème.
Emballages, biens de consommation (chaussures, jouets, etc.), déchets provenant des activités de pêche ou d’aquaculture… Nos océans et nos plages sont infestés de rebus en plastique. La plupart des débris qui jonchent les plages proviennent de bouteilles en plastique. « Les bouteilles en PET sont très durables et très stables, explique Wolfgang Trettnak, un artiste autrichien, chimiste de formation, qui a donné une conférence sur ce thème, organisée par l'Association du personnel au CERN le 26 mai. Le PET se dégrade très lentement et la durée de vie estimative d’une bouteille est de 450 ans. » Outre les déchets abandonnés sur les plages, chaque jour, les fleuves charrient plusieurs kilos de micro-plastiques dans la mer. De nombreuses substances toxiques s’accumulent sur les débris de plastique, qui les adsorbent, notamment des polychlorobiphényles (PCB), des pesticides (comme le DDT) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Ces substances peuvent toutes être cancérigènes et mutagènes.
La situation est préoccupante. Les poissons, des tortues d’eau, d’autres animaux marins et même des oiseaux prennent facilement le plastique pour des méduses ou du plancton et les ingèrent. « En mars 2012, un grand cachalot mort s’est échoué sur une plage de Grenade, en Espagne, explique Wolfgang Trettnak. Il avait avalé 30 m2 de plastique transparent. »
Malheureusement, le plastique des océans provient aussi de conteneurs largués en haute mer. « Des agissements qu’il est quasiment impossible de maîtriser, explique Wolfgang Trettnak. Mais nous pouvons avoir un gros impact en corrigeant les habitudes. Environ 80 % des déchets en plastique qui perturbent l’environnement marin proviennent de sources terrestres. Les touristes sur les plages participent au phénomène. »
Wolfgang Trettnak, qui crée depuis dix ans des œuvres d'art inspirées par la science, considère l'art comme un très bon vecteur pour sensibiliser le public à ce problème planétaire. « J’ai exposé mes œuvres d’art dans plusieurs lieux du monde, dit-il. Mes peintures illustrent bien ce que j’entends par "poissons en plastique". »
Vous pouvez vous faire une idée des œuvres de Wolfgang Trettnak et de Margarita Cimadevila ci-dessous :