Ouvrir la science au monde et ouvrir le monde à la science

« Engager la communauté des chercheurs sur la voie de l’Open Science Commons », tel était le thème de la conférence annuelle de l’EGI (infrastructure de grille européenne), qui s’est tenue à Lisbonne du 18 au 22 mai. Cette conférence a été marquée par le lancement du projet EGI­Engage et par une discussion de l’European Open Science Cloud.

 

Tiziana Ferrari, directrice technique de EGI.eu, s'adresse aux participants de la conférence annuelle de Lisbonne, cette année.

Le projet EGI­Engage a été lancé lors de la séance d’ouverture de la conférence par Tiziana Ferrari, directrice technique de EGI.eu. Financé grâce au programme-cadre européen Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation, il a pour objet de favoriser la mise en œuvre prochaine de l’Open Science Commons. À cette fin, il vise à augmenter les capacités d’une architecture européenne de services fédérés pour le calcul, le stockage des données, la communication, les connaissances et les compétences, ainsi qu’à développer les compétences pertinentes de la communauté.

« La dimension fédérative est importante, parce que la science est par essence distribuée, explique Tiziana Ferrari. Ces deux prochaines années, nous aurons la chance de pouvoir encourager le développement de l’Espace européen de la recherche numérique, où l’Open Science Commons joue un rôle décisif en fournissant des services pour la “longue traîne” de la recherche. J’espère que nous pourrons éliminer beaucoup des obstacles techniques que rencontrent actuellement les chercheurs qui souhaiteraient utiliser des infrastructures électroniques. »

Sergio Bertolucci, directeur de la recherche et de l’informatique au CERN, a également présenté une conception très large de l’Open Science Commons : « Le CERN a une longue tradition de science ouverte. La science ouverte est liée aux données ouvertes, et les collaborations LHC ont des lignes de conduite claires à l’égard du libre accès aux données de la recherche. » Il a également souligné le succès de Zenodo et du Portail des données ouvertes du CERN. « Le libre accès est la voie qui s’impose désormais en toute logique et le CERN est bien placé pour y engager la communauté des physiciens des particules et pour exploiter ses liens avec l’EIROforum. »

Le projet European Open Science Cloud, qui a également été examiné lors de la conférence de l’EGI, favoriserait la transition vers la science ouverte et permettrait ainsi de tirer le meilleur parti de la recherche actuelle axée sur les données. Plus tôt dans l’année, le CERN a publié un article pour proposer d’établir un « European Open Science Cloud » qui devrait permettre d’instaurer une science numérique en offrant des services de technologies de l’information aux chercheurs du secteur public en Europe. Cet article appelle à élaborer un modèle hybride réunissant des organismes de recherche publics et des infrastructures électroniques avec des fournisseurs commerciaux pour construire une plate-forme commune offrant divers services aux communautés de la recherche en Europe.

Lors de la conférence, Bob Jones, du CERN, l’auteur principal de l’article, a présidé une session consacrée à l’analyse des possibilités et des obstacles à prendre en compte pour les services transfrontaliers d’infrastructure électronique. Bob Jones, qui est chef de la Section des projets financés par des ressources extérieures au sein du département IT du CERN, a mis en valeur le travail mené dans le cadre des projets Helix Nebula et PICSE (Procurement Innovation for Cloud Services in Europe) pour créer un modèle d’approvisionnement qui permettrait aux collaborations de chercheurs de se procurer collectivement des services pour financer leurs programmes de recherche. « La grille a magnifiquement bien fonctionné et cela a été fondamental pour le succès de la première période d’exploitation du LHC, explique Bertolucci. Aujourd’hui, il reste plus rentable d’exploiter nos installations pour l'informatique du LHC, mais cela devrait changer. Nous pensons qu’une approche hybride associant les grilles et les nuages est l’avenir de l’informatique LHC. »


Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site web de iSGTW (en anglais).

par Andrew Purcell