La beauté est dans l’œil du photographe
Samedi 7 août, plus de 200 photographes amateurs ont participé au premier parcours photographique autour de la physique des particules (Particle Physics Photowalk), un concours photo organisé par le CERN, en collaboration avec les laboratoires DESY (Allemagne), Fermi (États-Unis), KEK (Japon), et TRIUMF (Canada). Dès la mi-septembre, sur le site consacré à l’événement, découvrez en images les cinq laboratoires de physique des particules.
Ce parcours photographique a permis aux participants d’immortaliser la beauté et la complexité d’accélérateurs et de détecteurs de très haute technologie. Au CERN, les photographes ont pu visiter et photographier le Linac4, le Centre de calcul, SM18 et le CLIC. Le concours a attiré des photographes de Suisse, de France, du Royaume-Uni et d'Allemagne. Un photographe a même fait le déplacement depuis les États-Unis. « Dès l’ouverture des inscriptions sur le site web, les 48 places disponibles sont parties très vite », souligne Sophie Tesauri, du groupe Communication, coorganisatrice de l'événement.
Mais qu’est-ce qui peut bien amener un photographe à s’intéresser à un accélérateur de particules ? Yousef Elbes, un ingénieur électronicien jordanien qui travaille en France, donne son point de vue : « Avant de m'intéresser à la photographie, je me suis surtout intéressé à la physique. Je suis très curieux de découvrir les miracles que la physique peut accomplir en construisant des machines aussi impressionnantes. »
Quelles que soient leurs motivations, les photographes ont été attirés par les objets en métal brillants à l’intérieur des aimants du hall SM18, par les couloirs étroits et les LED clignotantes du Centre de calcul et les fils électriques du hall d’expérimentation du Linac4. Prendre des photos dans les halls d'expérimentation peut aussi être très stimulant d'un point de vue technique. À SM18, les rayons du soleil filtrés par les larges fenêtres en hauteur et mêlés aux lumières des néons offraient une luminosité plutôt faible, tandis que dans le Centre de calcul, elle était au contraire très vive.
Si les photographes ont mis l’accent sur les aspects techniques du CERN, ils ont aussi voulu dévoiler la face cachée des installations du Laboratoire. « Je photographie surtout la nature, donc je suis habitué à prendre en photo toute sorte de choses, explique le Berlinois Andy Hoppe. Les fils électriques du CLIC et du Linac4, leur couleur et leur forme, me font penser aux nerfs et aux vaisseaux sanguins du corps humain et à d'autres motifs que l'on peut observer dans la matière organique. »
Diego Giol, ingénieur argentin, aurait préféré voir le LHC car, comme il dit, « c’est la vedette ». Mais il admet que « les photos auraient probablement été semblables à celles que l'on a prises aujourd'hui, car nous photographions surtout les détails. » Marion Tabeaud, de Haute-Savoie, a participé à d'autres événements au CERN : « Je suis contente d’avoir vu quelque chose de différent du LHC. Ça m’a donné envie de faire des recherches sur le web pour en savoir davantage sur ces installations. »
Les meilleures photos prises pendant le parcours photographique du CERN seront sélectionnées par un comité, et exposées au Globe en 2011. Un concours international, à l’issu duquel seront sélectionnées les deux meilleures photos parmi toutes celles prises dans les cinq laboratoires, est aussi prévu. Les photos gagnantes feront la couverture des revues Symmetry et CERN Courier. À partir de mi-septembre, toutes les photos prises dans les cinq laboratoires seront publiées sur une page web Flickr consacrée à l’événement.
par Roberto Cantoni