Le Tour des frontières de la France passe par le CERN

Au mois d’août 2011, Lionel Daudet, un alpiniste français de renom, lançait depuis le Mont Blanc son projet de « Tour de la France exacte » : suivre les quelques 5000 km de frontière terrestre et de littoral au plus près et sans moyen motorisé. Quelques semaines après son départ, les frontières de la France l’amenèrent – devinez où ? – au CERN. Ce fut pour lui une expérience hors du commun.

 

Lionel Daudet près d'une des bornes frontière situées sur le site de Meyrin (à côté du bâtiment abritant le Linac 4). 

Que veut bien dire « hors du commun » pour quelqu’un qui a déjà franchi les plus hauts sommets de la France dans des conditions extrêmes et qui a gravi les plus grandes parois (le plus souvent en solitaire) de l’Alaska à la Patagonie ? « Je n’avais jamais visité un laboratoire de physique, confie Lionel Daudet assis autour d’une table à la cafétéria du CERN. Ici, on sent qu’il y a une connaissance qui se construit. J’ai l’impression que le fait de traverser cette frontière au CERN m’amène sur une passerelle où, en tant qu’alpiniste, je retrouve des points en commun avec des gens qui font des recherches. »

L’aventure humaine, la découverte de l’inconnu : que ce soit un explorateur « terrestre » ou un chercheur qui oriente son regard vers l’Univers, l’approche est comparable. « Je trouve génial de pouvoir rencontrer des physiciens aujourd’hui. C’est une dimension passionnante et si, de mon côté, je cherche à atteindre des sommets sur Terre, vous, vous essayez d’atteindre les sommets de la connaissance. Finalement ce n’est pas très différent ! », poursuit Lionel Daudet.

Après le Mont Blanc, la traversée du Chablais, les 80 km en pirogue à 8 places sur le lac Léman, le CERN a donc représenté un moment de réflexion pour l’alpiniste. Et c’est surtout l’esprit du CERN qui restera dans le cœur de l’explorateur. « Je me sens en pleine complicité avec l’esprit d’ouverture avec lequel le CERN a été construit. Je partage cet esprit d’abolition des frontières au nom de la connaissance qui prime sur les intérêts propres des nations. Pour moi, les frontières ne sont pas des barrières, mais des traits d’union. Ici, au CERN, c'est une évidence car, en plus des vingt pays membres, vous accueillez des chercheurs du monde entier. Le CERN est un très bel exemple de ce qui devrait devenir notre planète dans le futur ! », conclut Lionel Daudet.

L’aventure de Lionel Daudet continue pendant une année tout le long des frontières françaises. Vous pouvez le suivre depuis son site web qui contient aussi une géolocalisation en temps réel.

par CERN Bulletin