Le coin de l’Ombuds : responsabilité et lien hiérarchique

Dans cette série, le Bulletin a pour but de mieux expliquer le rôle de l'Ombuds au CERN en présentant des exemples concrets de situations de malentendus qui auraient pu être résolus par l'Ombuds s'il avait été contacté plus tôt. Notez que les noms, dans toutes les situations que nous présentons, sont imaginaires et utilisés dans le but de simplifier la compréhension.

 

Jack* est un nouveau membre du personnel. Il a rejoint le CERN après avoir travaillé, avec succès, dans le secteur de l’industrie, où des responsabilités de projets et de ressources humaines considérables lui avaient été confiées, et ce malgré son jeune âge. Grâce à son expertise, il s'est vu confier, après quelques mois au CERN, la responsabilité d’une partie d’un projet technique et de quelques collaborateurs. Cela ne présenta aucune difficulté pour lui, étant donné son expérience passée, qui lui avait permis de prendre l’habitude de travailler de façon tout à fait indépendante. Par ailleurs, le grand respect et la bonne éthique en vigueur chez son ancien employeur l’aidèrent dans ses rapports avec ses collègues. Pendant quelque temps, tout alla bien ; Jack travaillait efficacement avec son équipe.

La situation commença à changer lorsque Sam – son superviseur – commença à mettre le nez dans ses affaires, à faire des commentaires, et à essayer d’influer sur la direction du projet selon ses propres idées. Immédiatement, Jack considéra de telles actions comme une intrusion dans sa sphère de responsabilités et l’interpréta comme un manque de confiance évident de la part de Sam. Jack, qui était auparavant habitué à être seul responsable de ses projets, le perçut également comme l’indication directe que sa hiérarchie avait des doutes cachés à son encontre. Il se sentit ébranlé et fit part de ses sentiments à Sam en des termes clairs.

Sam l’écouta mais refusa d’en discuter plus avant, prenant la réaction de Jack comme une négation de sa position de superviseur. Leur interaction escalada au point que Sam perdit toute patience et alla jusqu’à dire à Jack qu’il devait faire ce qui lui était dit. Devoir faire face à ce qu’il prit pour une attitude intransigeante fut un réel choc pour ce dernier et fut, dans son esprit, contraire aux régles d’éthique auxquelles il avait été habitué dans l’industrie. Tous ceux avec lesquels il avait travaillé avaient fondé leur management sur la compétence, y compris celle dans les relations humaines, et non en abusant de leur position hiérarchique. Il se tourna alors vers l’Ombuds pour exprimer sa confusion et sa déconvenue.

Après quelques discussions en parallèle avec Jack et Sam, ces derniers tombèrent d’accord pour tenter de résoudre leur différend par une médiation. A cette occasion, un équilibre put être trouvé, lequel fut spécifié en détails concernant, d’une part une information adéquate et nécessaire pour la hiérarchie, et d'autre part une garantie de liberté d’action sous certaines limites.

Conclusion :
Les personnes travaillant au CERN peuvent venir d’endroits où les valeurs éthiques sont établies depuis longtemps et constituent un élément essentiel de leur environnement de travail. Au CERN, il y a, par çi par là, quelques personnes qui n’ont pas encore complètement intégré le Code de Conduite. Le monde n’est plus le même qu’il y a 20 ans, le CERN non plus. Alors il est vraiment temps que des valeurs telles que le respect, la discussion et l’écoute soient encouragées par tous, avec fierté.

Le rapport annuel 2010-2011 de l’Ombuds est disponible ici.

* Le nom et le scénario sont purement imaginaires.

Adressez-vous à l’Ombuds sans attendre !

 

par Vincent Vuillemin