« Je suis impatient de voir ce que la nature a choisi ! »
En ce début d’année, le professeur Guido Altarelli, physicien au CERN et à l’Université de Rome, s’est vu remettre deux récompenses : le prix Julius Wess, de l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), et le prix Sakurai, décerné par l’American Physical Society.
Guido Altarelli a plutôt bien attaqué l’année. Récompensé pour l’ensemble de sa carrière de deux prix prestigieux, à quelques semaines d’intervalle, le physicien n’attend plus qu’une chose… le boson de Higgs !
« Je suis impatient de voir ce que la nature a choisi ! », avoue-t-il dans un sourire. Compréhensible, quand on sait que Guido Altarelli attend ces réponses depuis ses débuts en physique des particules. Théoricien au CERN depuis plus de vingt ans, il a toujours travaillé en étroite collaboration avec les expériences, d’abord au SPS, puis au LEP et au LHC. Alors aujourd’hui, après les avancées significatives qu’a connu l’année 2011, Guido trépigne : « En tout cas, une chose est sûre, ça va faire le ménage ! Certaines théories, jusqu’ici dans l’ombre, seront mises en lumière, quand d’autres devront être abandonnées. Reste à savoir qui a parié sur le bon cheval… »
Si Guido avoue être déjà très satisfait du large domaine d’exclusion du Higgs, il compte donc résolument sur 2012 pour savoir si, oui ou non, le Higgs du Modèle standard existe ; en d’autres termes, s’il se trouve effectivement dans l’étroite fenêtre à basse énergie mise en évidence par les expériences. « En revanche, plaisante Guido, si les expériences finissent par trouver un Higgs de masse supérieure à 600 GeV, ce sera la preuve d’une conspiration. Ça voudra dire que la nouvelle physique aura réussi à nous faire croire que le Higgs était standard et léger ! » Une bonne blague à laquelle certains physiciens riraient certainement… jaune.
par Anaïs Schaeffer