Visites virtuelles et vidéo-bulles

Avec les nouveaux médias, le monde devient vraiment plus petit. Au moyen d’un simple ordinateur personnel et de Vidyo® ou Google Hangouts, vous pouvez désormais visiter les salles de contrôle des expériences et poser aux physiciens ces questions que vous avez toujours voulu poser, sans quitter le confort de votre domicile. En témoignent ces quelques expériences récentes.

 

Des étudiants de l'Université Al-Quds, en Cisjordanie, durant leur visite virtuelle d'ATLAS.

C’est, très classiquement, un avion qui a amené Kate Shaw, du groupe ATLAS de l’ICTP Udine (Italie), à l’Université Al-Quds, en Cisjordanie, où elle devait donner un cours de physique des particules à quelque 20 étudiants, mais c’est par des voies plus éthérées que ces étudiants ont pu effectuer, le 2 avril, une visite virtuelle de la salle de contrôle d’ATLAS. Sans avoir à affronter les complications d'un voyage aérien international, ils ont pu voir les experts et les écrans grâce à deux caméras télécommandées montées dans le plafond de la salle de contrôle d'ATLAS. Près de la porte se trouve un autre écran, au moyen duquel Steve Goldfarb, l’un des coordinateurs de la communication au public d’ATLAS, qui a animé la visite virtuelle, et Sue Cheatham, étudiante post-doc à l’Université McGill au Canada, ainsi qu’une partie de l’équipe de déclenchement d’ATLAS, pouvaient voir les étudiants de l’Université Al-Quds et leur expliquer les expériences, grâce à leurs micros portatifs.

« Nous avons commencé à organiser ces visites ponctuellement il y a environ un an, explique Steve Goldfarb, et nous avons ainsi proposé des visites à des établissements scolaires et à des universités de différents pays : Japon, Australie, Inde... Mercredi, c'était la Grèce. Je trouve formidable de pouvoir nous adresser à des gens qui n’ont pas la possibilité de venir. » Steve et son équipe espèrent maintenant ouvrir cette offre à d’autres visiteurs virtuels. « Tout le monde est bienvenu, précise-t-il, il suffit de disposer d’un ordinateur. » Pour savoir comment s’inscrire aux visites virtuelles d’ATLAS, rendez-vous sur le site web.

De son côté, l’expérience CMS utilise Google+ et ses vidéo-bulles (c’est-à-dire un système de chat vidéo pouvant accueillir jusqu’à 10 participants) pour assurer le contact virtuel avec le public. La séance la plus récente, le 4 avril, animée par une physicienne de CMS, Vasundhara Chetluru, de Fermilab, a permis une liaison avec un établissement scolaire brésilien et trois autres personnes intéressées ; côté CERN, il y avait Dave Barney, de CMS, Steve Goldfarb, d’ATLAS, et Mirko Pojer, du Centre de contrôle du CERN. « C’était un cas spécial, parce que c’était diffusé en direct, et accessible à tous les internautes », explique Achintya Rao, de l’équipe de communication de CMS.

Cette expérience a été très appréciée des participants. « J’ai beaucoup aimé la façon dont les scientifiques ont répondu aux questions, c’était très accessible ; pourtant, il y a beaucoup de choses très nouvelles pour moi, et je vais maintenant essayer de me documenter par moi-même. Et en plus, ils étaient très drôles ! », a déclaré une jeune participante. Ce que confirme l’un des enseignants, qui avait participé à une précédente vidéo-bulle de CMS : « Mes élèves disent qu’ils ont beaucoup appris et ils étaient très enthousiastes à l’idée de parler avec un véritable physicien du CERN.  Nous avons apprécié que vous ayez pris le temps de discuter avec nous ! C’était formidable et je suis sûr que les jeunes se souviendront de cette expérience. »

Plus de 6000 personnes ont la page Google+ de CMS dans leurs cercles, ce qui signifie qu’elles ont accès à tout ce qui est « posté » par CMS. « Notre première vidéo-bulle, en février, a été signalée sur la page d’accueil de Google+, ce qui a attiré beaucoup de monde, explique Achintya. C’est un moyen formidable de faire partager notre enthousiasme pour la physique en dehors du CERN. »

par Joannah Caborn Wengler