Le réseau pour la science nucléaire en Europe fait le point au CERN

ENSAR (European Nuclear Science and Applications Research) est un projet soutenu par l’UE, qui vise à favoriser la coopération en Europe au sein de la communauté de la physique nucléaire des basses énergies en mettant en commun les compétences et les meilleures pratiques. Le projet comprend également un programme d’accès transnational qui doit permettre à une vaste communauté d’utilisateurs d’accéder aux installations prenant part au projet, parmi lesquelles ISOLDE au CERN. Au cours de la dernière semaine d’avril, le Laboratoire a accueilli l’Assemblée générale et le Comité de coordination du programme, 18 mois environ après le lancement du projet.

 

Les participants du projet ENSAR.

ENSAR regroupe 30 instituts partenaires, dont les sept plus grandes installations de physique nucléaire d'Europe. Une grande partie de la communauté de la physique nucléaire européenne est représentée dans le projet, en particulier les scientifiques menant des recherches sur la structure nucléaire, l'astrophysique nucléaire et les applications de la science nucléaire. En 2010, le projet a reçu 8 millions d’euros de l’Union européenne, à utiliser sur quatre ans.

« ENSAR porte notamment sur des activités de recherche et l’établissement de réseaux pour le développement des technologies de pointe requises pour la prochaine génération de grandes installations de physique nucléaire ainsi que sur l'amélioration de la performance des installations actuelles, explique Muhsin Harakeh (KVI/GSI/GANIL), coordinateur du projet. L’objectif principal est de faciliter l'accès aux sept infrastructures de renommée mondiale qui participent au projet : ALTO et GANIL en France, GSI en Allemagne, LNL-LNS en Italie, JYFL en Finlande, KVI aux Pays-Bas et ISOLDE au CERN. À elles toutes, ces installations fournissent des faisceaux d’ions stables et radioactifs d’excellente qualité dans des gammes d’énergies allant de plusieurs dizaines de keV/u à quelques GeV/u. »

Arrivé à presque mi-parcours de la période de quatre ans, le projet ENSAR a tenu il y a peu son assemblée générale au CERN. Ce fut l’occasion pour tous les partenaires de faire le point sur les travaux déjà réalisés et ceux à venir. « Nous avons beaucoup fait pour faire connaître nos activités, mais il semble que nous puissions encore développer cet aspect essentiel du projet, par exemple en améliorant le site web. C’est un objectif central dans la mesure où les applications pluridisciplinaires et certains lots de travaux ont des retombées directes pour la société, souligne Ketel Turzó, coordinateur technique du projet. Nous devrons également optimiser le calendrier de l’accès transnational aux installations car certaines seront mises à l’arrêt pour de grands travaux d’amélioration, qui auront lieu pendant la durée du programme. »

Le CERN prend part au projet avec ISOLDE, l’une des installations participant aux activités sur l’accès transnational. De plus, Thierry Stora, du CERN, est le coordinateur d’ActILab, un projet de recherche mené dans le cadre d’ENSAR, qui vise à développer de nouvelles technologies pour les cibles, qui utiliseront des actinides pour produire de nouveaux isotopes. Le CERN est également à la tête du réseau EURISOL, qui a pour but de promouvoir la R&D et de mettre à jour les arguments scientifiques en faveur de la future installation EURISOL.

Regrouper chaque fois que cela est possible les ressources disponibles, notamment humaines, développer de nouvelles technologies, stimuler la complémentarité et assurer une large diffusion des résultats, voilà ce que fait ENSAR pour la communauté de la physique nucléaire en Europe : un investissement précieux pour l’avenir !

par Antonella Del Rosso