Le coin de l’Ombuds : ne confondons pas les étudiants et boursiers avec le personnel manquant

  Une des missions principales du CERN est l’éducation. Plusieurs programmes sont dédiés à la formation des étudiants, d’autres, comme le programme des boursiers, offrent aux diplômés l’occasion de débuter leur carrière et de devenir des professionnels dans leur domaine. Toutes ces jeunes et fraîches recrues contribuent de façon très appréciable à la mission de notre Organisation.

Cela dit, il faut se rappeler qu’elles sont ici pour apprendre du personnel professionnel (surtout les étudiants) en vue de leur future carrière. Ceci instaure un échange tout à fait correct : ils ou elles travaillent avec dévotion pour nos projets tout en développant leur expérience en collaborant avec notre personnel. En effet, il n’y a pas de meilleure façon d’apprendre que « sur le tas ».

Cependant, ces recrues ne devraient pas être considérées comme du personnel manquant, auquel on impose les mêmes exigences que celles imposées au personnel du CERN. Le personnel potentiellement manquant dans certains domaines est une chose, mais les programmes éducatifs ne sont pas conçus pour le remplacer. Projets et éducation ne sont pas séparés mais liés de façon dynamique, au bénéfice des deux « communautés ».

Au cours de mes trois ans de mission, j’ai malheureusement été témoin de quelques cas où travail pour le CERN et éducation sont entrés en contradiction, voire même en conflit. Ceci peut en particulier être le cas si les exigences du superviseur CERN entrent en conflit avec le temps dédié à un travail de thèse, dans le cas d’un étudiant doctorant par exemple. Certains étudiants seraient ainsi pris entre deux feux, entre leur superviseur à l’intérieur de notre Organisation et leur directeur de thèse, souvent situé dans un institut éloigné. Cela peut s’avérer être une situation très inconfortable pour un étudiant, allant même jusqu’à mettre son travail de thèse en danger. Il s’agit donc d’alerter les deux parties : les superviseurs CERN ne devraient pas prendre leurs étudiants ou leurs boursiers pour du personnel manquant ; et les directeurs de thèse sont tenus de garder un contact rapproché avec leurs étudiants et de superviser régulièrement leur travail. C’est ce qui permet, à mon sens, d’assurer le succès du programme éducatif du CERN.

Conclusion : Réalisation de projets et éducation vont, de l’avis de tous, de pair. Main dans la main, futurs scientifiques, ingénieurs, techniciens et membres de l’administration collaborent pour le meilleur de la recherche.

N.B. : vous pouvez retrouver tous les « Coins de l’Ombuds » sur le blog de l’Ombuds.

par Vincent Vuillemin