Sécurité, qualité, calendrier : les mots d’ordre du LS1

Le premier long arrêt du LHC (LS1) est un marathon qui a commencé le 16 février et se terminera début 2015. Et si les marathoniens ont leur devise olympique (« Citius, Altius, Fortius » - « Plus vite, plus haut, plus fort »), les artisans du LS1 ont aussi la leur : « Sécurité, qualité, calendrier ». Quatre mois après le début du premier long arrêt, ils ont pris leurs marques et les travaux se déroulent conformément aux plans.

 

En premier lieu, il a fallu ramener le LHC à température ambiante, une opération réalisée en tout juste 10 semaines. Parallèlement, les premiers tests d’assurance qualité électrique et tests de fuite ont, dans l’ensemble, montré un niveau d’usure conforme à ce qui était attendu après trois années d’exploitation. L’examen des « doigts » radiofréquence, les dispositifs qui maintiennent le contact électrique dans les tubes de faisceaux entre les aimants, fut un moment délicat. Certains d’entre vous se souviennent probablement qu’avant la mise en service de la machine, certains d’entre eux avaient été endommagés lors du réchauffement. Bonne nouvelle : les huit secteurs ont été testés, et seuls deux « doigts » RF se sont révélés être endommagés.

Une fois tous les secteurs de la machine ramenés à température ambiante, les équipes ont pu commencer à ouvrir les interconnexions, couche après couche, jusqu’aux jonctions électriques des câbles supraconducteurs, où se concentre le gros des travaux. Il faut en effet réparer toutes les jonctions électriques présentant une résistance qui pourrait empêcher le LHC d’atteindre les énergies voulues, et installer des dérivateurs (shunts) et des systèmes d’isolation et de maintien améliorés sur chacune des 10 170 jonctions électriques principales tout le long de l’anneau.

Ces travaux vont bon train. Grâce à la collaboration d’équipes d’Athènes et de Wroclaw, et à l’appui du JINR Doubna, les couches les plus extérieures des interconnexions sont à présent ouvertes sur presque quatre secteurs. Les prochaines équipes, du Pakistan, et les équipes de proximité (FSU) vont alors pouvoir couper les manchettes pour accéder aux jeux de barres proprement dits, au rythme de plus de 10 interconnexions par jour. Une étape importante a été franchie le 24 avril, lorsque le premier dérivateur a été brasé. À ce jour, environ 10 % des dérivateurs ont été installés.

De nombreux autres travaux doivent être réalisés pendant le LS1, notamment l’installation de soupapes supplémentaires (plus qu’en 2009), le remplacement d’un certain nombre d’aimants et la consolidation des boîtiers d’alimentation électrique du LHC. Des travaux sont aussi prévus au niveau des sous-stations électriques sur les sites de Meyrin et de Prévessin, et toute la chaîne d’injection en amont doit être consolidée. Tous les travaux se déroulent conformément au calendrier. Vous pouvez suivre l’avancement des opérations à l’adresse http://cern.ch/ls1dashboard, ainsi que sur les écrans disséminés sur le domaine, là même où s’affiche la page LHC lorsque la machine est en exploitation. Sécurité, Qualité et Calendrier : si l’on garde ces trois mots d’ordre en tête, et grâce au budget 2014 approuvé par le Conseil la semaine passée, nous sommes bien partis pour franchir la ligne d’arrivée du LS1 d’ici à la fin 2014, à temps pour le redémarrage du LHC en 2015.

Rolf Heuer