Votre mégot au bord de la mer ?

Il faut environ 12 ans pour qu’un mégot se décompose dans la nature. Et il lui faut moins de temps pour arriver du CERN à la mer Méditerranée via le Nant d’Avril et le Rhône. Résultat : si vous jetez un mégot ou autre petite chose dans le regard d’eau pluviale qui se trouve juste à l’entrée de votre bâtiment, vous avez des chances de le retrouver au bord de la mer lors de vos prochaines vacances.


 

Surprenant mais vrai, il n’y a pas de système de filtration qui arrête les mégots ou les ligatures pour matériel électrique qu’on retrouve souvent autour des regards d’eau pluviale. En effet, au CERN, il y a deux réseaux d'évacuation des eaux : les eaux sanitaires, dites « usées », qui sont envoyées vers des stations d’épuration avant d’être rejetées dans nos rivières ; et les eaux pluviales, récoltées via les toitures et les parkings, qui, elles, ne sont pas traitées et arrivent directement dans les cours d’eau.

Cette photo a été prise sur le site de Meyrin. Jetez un oeil sous la grille... Photo : André Dziewa.

« Au cours de nos activités de surveillance environnementale, nous trouvons souvent des cigarettes et autres petits déchets dans les regards d’eau pluviale, indique André Dziewa, membre de la section Environnement au sein de l’unité HSE. Ce sujet est abordé durant les cours de formation des Territorial Safety Officers (TSO). Parfois, les gens nous demandent comment différencier un regard pour eaux usées d’un regard pour eaux pluviales. La règle est simple : un regard avec une grille ouverte est toujours reliée à une canalisation pour eaux pluviales, avec un rejet direct dans les rivières donc... »

Bon à savoir : cela concerne aussi les eaux de lavage des voitures. Il faut éviter de laver notre voiture avec des produits chimiques en dehors des sites prévus à cet usage, tels que les stations de lavage, car sinon, les eaux polluées finissent directement dans la rivière.  

Dans ses pages officielles, l’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’environ 954 000 tonnes de filtres de cigarettes, pour la plupart non biodégradables, sont produits chaque année par l’industrie du tabac. La plus grande partie d’entre eux est ensuite jetée sur la voie publique, dans les cours d’eau et les espaces verts. De quoi nous motiver à chercher le cendrier le plus proche !


Pour plus d'informations, découvrez la campagne suisse « Sous chaque grille coule une rivière » sur http://www.aquava.ch/.

par Antonella Del Rosso