Le projet CLIC s’étend à l’hémisphère austral

Depuis peu, l’Australie fait partie de la collaboration CLIC : cet élargissement, plus que bienvenu après les réaffectations budgétaires qu’a connu le CERN suite à l’adoption récente de son plan à moyen terme, apportera de nouvelles compétences et ressources au projet.

 

Les pays impliqués dans la collaboration CLIC
Avec la signature d’un mémorandum d’accord, le 26 août 2010, le réseau ACAS (Australian Collaboration for Accelerator Science) est devenu le 40e membre de la collaboration multilatérale CLIC, ce qui fait de l’Australie le 22e pays participant à cette collaboration. « Le mémorandum d’accord a été signé par le réseau ACAS, dont font partie le synchrotron australien et l’Université de Melbourne », explique Jean-Pierre Delahaye, chef d’études pour le projet CLIC. Grâce à leurs compétences, les instituts australiens contribueront grandement à la réalisation des anneaux d’amortissement de CLIC et des modules d’essai bifaisceau.

Les instituts des pays souhaitant rejoindre la collaboration CLIC sont invités à assumer la responsabilité d’une partie de l’étude et à fournir les ressources nécessaires à sa réalisation. L’adhésion à la collaboration CLIC n’est pas limitée aux États membres du CERN. Actuellement, seize instituts membres de la collaboration CLIC proviennent de huit États non-membres : la Chine, l'Inde, le Japon, le Pakistan, la Russie, la Turquie, l'Ukraine et les Etats-Unis. « C’est un aspect intéressant dans le contexte de l’élargissement du CERN : de nouveaux pays viennent participer au projet CLIC dans le cadre d’une collaboration mondiale mise en place au CERN. Si l’on peut progresser dans l’étude CLIC et mettre au point son nouveau système et les technologies correspondantes, au-delà des technologies de pointe actuelles, c’est grâce aux compétences et aux ressources mises à disposition par tous les partenaires dans le cadre d’une collaboration mondiale », explique Jean-Pierre Delahaye.

Actuellement, l’étude CLIC est essentiellement consacrée à l’élaboration d’un rapport de conception décrivant le concept et la faisabilité d’un collisionneur linéaire de plusieurs TeV reposant sur la technologie de CLIC. Malheureusement, les mesures essentielles avec faisceau devant être prises dans l’installation CTF3 ont dû être reportées à l’année prochaine. En effet, les tests ont pris trois mois de retard suite à l’incendie qui s’est produit en mars dans la galerie à klystrons de l’installation CTF3. « Les produits chimiques utilisés pour éteindre l’incendie ont corrodé des équipements électroniques dans la galerie. Un projet du rapport de conception CLIC sera présenté au SPC pour observations en juin 2011 en vue de soumettre un document final d’ici à fin 2011 », explique Jean-Pierre Delahaye.

Une proposition en vue de la prochaine étape de l’étude CLIC, qui vise à préparer un rapport de conception technique, est en cours d’élaboration. Elle est actuellement réexaminée afin de prendre en considération la redistribution du budget du CERN : les ressources CERN qui seront allouées au projet CLIC seront portées de 20 à 30 millions de francs suisses, au lieu des 60 millions initialement prévus. Le comité de la collaboration CLIC a besoin de ressources supplémentaires afin de développer la technologie de CLIC le plus rapidement possible.

L’élaboration du rapport de conception et le programme de la phase d’étude technique seront examinés de façon approfondie lors de l’International Workshop on Linear Colliders (IWLC), qui, pour la première fois, portera sur les accélérateurs et les détecteurs à la fois de CLIC et d’ILC. Cet atelier aura lieu du 19 au 22 octobre, avec des séances plénières au CERN et des réunions parallèles de groupes de travail au Centre international de conférences de Genève (CICG).

"Pour les besoins du développement de CLIC dans le cadre d’une collaboration mondiale, la collaboration CLIC est toujours à la recherche de nouveaux partenaires, précise Jean-Pierre Delahaye. Collaborer pour CLIC offre une excellente occasion aux instituts du monde entier de resserrer leurs liens avec le CERN et ses projets scientifiques et de participer à la mise au point des techniques les plus perfectionnées en matière d’accélérateurs dans le cadre d’une collaboration mondiale ".

 

 

 

par Roberto Cantoni