La science, moteur des installations de physique des particules

Cette semaine, le CERN a accueilli le 10e séminaire de l’ICFA (International Committee for Future Accelerators), qui a rassemblé environ 200 participants (scientifiques, représentants d’agences gouvernementales et directeurs de laboratoires) du monde entier pour prendre le pouls de notre discipline. Les séminaires de l’ICFA ont lieu tous les trois ans. L’accent était mis cette fois-ci sur la science en tant que moteur des installations de physique des particules.

 

Le thème choisi cette année est arrivé à point nommé. L’austérité étant de mise partout dans le monde, il est plus important que jamais que la science nous aiguille sur les installations dont nous avons besoin, et que la communauté mondiale des physiciens des particules veille à ce que ces installations fassent l'objet d'une planification au niveau international.

Le LHC est déjà une machine mondiale et, même si les États membres du CERN ont supporté l’essentiel de son coût, sa construction n’aurait pas été possible sans les contributions d’autres pays. Aux États-Unis, le Fermilab est passé de la frontière des hautes énergies à celle des hautes intensités, ce qui est tout aussi important pour nous tous. Au Japon, si les conséquences du tremblement de terre se font encore sentir pour la majorité des laboratoires - y compris le KEK - on peut sans risque affirmer que ceux-ci ne vont pas tarder à retrouver leur place de numéro un dans leurs domaines traditionnels de compétences.

Si j’ai cité ces trois laboratoires, c’est parce que l’un d’entre eux a accueilli le séminaire de l’ICFA, tandis que les deux autres ont pour directeurs les présidents entrant et sortant de l'ICFA. Mais le séminaire de l’ICFA a surtout pour vocation d’incarner la continuité et la diversité de notre discipline. Partout dans le monde, la physique des particules suscite de plus en plus d’intérêt et d’engagement. C’est la raison pour laquelle chacun des participants au séminaire a reçu une nouvelle brochure de l’ICFA, intitulée Beacons of Discovery, qui explique pourquoi la physique des particules est une entreprise mondiale.

Le séminaire de l’ICFA occupe une place très particulière parmi les conférences sur la physique des particules. Organisé seulement tous les trois ans, ce séminaire, qui rassemble des personnalités de premier plan représentant toutes les facettes de la discipline, est une occasion unique d’évaluer l’état de la physique des particules dans le monde et d’avoir un aperçu des orientations prises au plan régional. Cette fois-ci, la tendance est parfaitement claire : au-delà de son esprit de collaboration, la physique des particules doit à présent se coordonner à l'échelle mondiale.

Que ce soit pour mettre au point de nouvelles machines pour la recherche fondamentale aux frontières de notre discipline, pour garantir que les connaissances techniques acquises pour mener ces recherches soient transmises à ceux et celles qui peuvent les appliquer dans d'autres domaines, ou pour éveiller l’intérêt des jeunes générations, mieux vaut travailler ensemble. Tel était le message que le séminaire de l’ICFA a transmis cette semaine.

 

Rolf Heuer