Nouveau programme de bourses de doctorat d'ATLAS

Le 11 février dernier, les premiers bénéficiaires de la bourse de doctorat d'ATLAS ont reçu leur certificat remis par le comité de sélection du programme. Les trois jeunes scientifiques – Lailin Xu (Chine), Josefina Alconada (Argentine) et Gagik Vardanyan (Arménie) – sont ravis d'ainsi pouvoir poursuivre leurs études de doctorat au CERN.

 

De gauche à droite, présentant le certificat : Lailin Xu, Josefina Alconada et Gagik Vardanyan. Membres du comité de sélection, de gauche à droite : Martine Bosman (IFAE Barcelona), Fabiola Gianotti, Peter Jenni, et James Purvis, du département HR du CERN (Image : ATLAS/Claudia Marcelloni).

Cette bourse a été créée par Peter Jenni et Fabiola Gianotti, qui ont pu la financer grâce au prix de la Physique fondamentale qu’ils ont reçu l’année dernière. Les deux anciens porte-parole d’ATLAS ont consacré l’intégralité du montant du prix à des programmes éducatifs et humanitaires. « Nous voulions faire quelque chose pour les étudiants qui travaillent sur ATLAS, en particulier ceux qui autrement ne pourraient pas venir ici et voir de leurs propres yeux le détecteur sur lequel ils travaillent, explique Peter Jenni. Quelle meilleure utilisation possible pour l'argent du prix ? »

« Ce financement a tout changé pour moi, explique Josefina Alconada, qui travaille sur le spin du boson de Higgs à l’Université de La Plata en Argentine. Il me permettra de rester au CERN un an de plus – en étant sur place, je peux participer aux réunions, faire des présentations et aller voir les gens pour leur poser des questions directement. » « Pour des gens comme nous, qui viennent d'États non membres et dont les instituts n'ont pas les moyens de financer un séjour ici, c'est très encourageant, estime Gagik Vardanyan, de l’institut de physique de Erevan (Arménie), qui travaille sur des mesures de précision pour la chromodynamique quantique. Quand j’ai reçu le courrier électronique, je n'en croyais pas mes yeux ! »

Lailin Xu était rentré en Chine après l’épuisement de sa bourse lui permettant d’étudier aux États-Unis. Sa superviseuse a financé elle-même son séjour au CERN, afin qu'il puisse continuer son travail sur les mesures de section efficace dans le Modèle standard. Lailin Xu travaillait dans la caverne d’ATLAS, 100 mètres sous terre, quand il a reçu le mail l’informant qu’il allait bénéficier d’une bourse. « Je pensais n’avoir aucune chance ; je pensais que ces bourses étaient destinées plutôt aux Européens et aux personnes des États membres – et tout d’un coup j’ai reçu ce mail.  J’étais vraiment ravi ! », confie-t-il.

Les trois étudiants estiment que cette expérience leur a déjà appris quelque chose : qu’il est important d’assurer la transmission, et d’investir dans l’éducation.  « Dans des pays comme les nôtres, il y a des gens brillants, mais l’accès aux opportunités est limité. Les bourses de ce type peuvent faire toute la différence », estime Josefina Alconada.

La bourse de doctorat ATLAS correspond à un financement de deux ans pour la préparation de la thèse, et est accordée à huit jeunes chercheurs talentueux et motivés, avec une préférence pour ceux dont les ressources financières sont limitées. Les doctorants passeront une année au CERN et une autre année dans leur institut d’origine. Des contributions financières apportées par des personnes désireuses d'aider ce projet pourraient aider à pérenniser le programme.

par Abha Eli Phoboo