Une image vaut mieux que mille plans
Votre première descente dans les zones souterraines ? Vous n’arrivez pas à trouver l’élément que vous cherchez ? Même avec un bon plan et un guide, il peut être difficile de se repérer dans le complexe d’accélérateurs du CERN. Heureusement, le projet CERN 360° est là pour vous aider.
C’est en 2010, alors qu'il apportait un appui en radioprotection aux ingénieurs travaillant sur le terrain, que Timothée Schmittler a pris conscience du problème : « J’ai remarqué qu’on perdait beaucoup de temps en repérages, raconte-t-il. La plupart des gens n’arrivaient pas tout de suite à se retrouver dans ces zones, en particulier les techniciens d’entreprises extérieures. Alors, quand j’ai visionné ma première vidéo d’immersion à 360° (voir encadré), j’ai tout de suite vu son potentiel : donner la possibilité de se familiariser avec la machine et les tunnels avant d’aller dans les souterrains, ce qui permet de réduire au minimum la présence dans le tunnel. »
C’est ainsi qu’est né le projet CERN 360°. Avec l’appui du groupe Radioprotection (unité HSE), Timothée Schmittler a entrepris de réaliser des vues panoramiques haute définition de la totalité du complexe d’accélérateurs et de ses expériences. Ces vidéos constituent pour les techniciens et ingénieurs un moyen de préparer leurs activités de façon à réduire le temps de présence effective dans le tunnel. « Les vidéos d’immersion permettront aussi de limiter les doses reçues par les travailleurs en accord avec l’approche ALARA (pour As Low As Reasonably achievable), dont le but est de réduire les doses au minimum, explique Doris Forkel-Wirth, chef du groupe DGS-RP. Elles peuvent de plus renforcer cette approche lors de la phase de planification des travaux dans les zones radioactives. »
Même s’il a fallu du temps pour faire connaître ce projet, l'accueil a été positif. L’opération, qui a commencé comme une initiative individuelle, reçoit désormais l’appui non seulement du groupe Radioprotection au sein de l'unité HSE, mais aussi de membres de DG-CO et EN-MEF. C’est ainsi que Katy Foraz, coordinatrice des activités du LS1, a été l’une des premières personnes à appuyer ce projet du groupe Radioprotection : « Ces vidéos seront très utiles pour la préparation et la formation pour différents travaux souterrains, explique-t-elle. Lorsque le LS1 sera achevé et que l'accès au tunnel sera interdit, elles seront encore plus précieuses pour la planification des travaux pour les arrêts de courte durée et les interventions d’urgence. »
Cette année, disposant de davantage de ressources, l’équipe du projet CERN 360° filme le complexe d’accélérateurs, avant que les machines ne soient fermées pour le démarrage de la deuxième période d'exploitation. Une fois cette opération réalisée, il restera beaucoup d’autres aspects à réaliser. « Nous espérons améliorer encore les vidéos au moyen d’un stabilisateur fait sur mesure, qui est en train d’être mis au point par le département EN, précise Timothée Schmittler. Nous aimerions beaucoup mettre ces vidéos en ligne sur le portail SIG et la base de données topologique. Ainsi, on pourrait saisir le nom d’un élément quelconque, et on aurait, non seulement son emplacement, mais aussi une vue panoramique à 360° ! » Et, bien sûr, ces vidéos pourraient être d’excellents outils de communication grand public, car elles permettraient d’effectuer une visite virtuelle des différentes zones pendant que la machine est en fonctionnement.
Beaucoup d'idées à développer. On reparlera sûrement du projet CERN 360° !
Immersion totale Il ne s’agit pas simplement d’un classique panorama à 360° : ces vidéos procurent une immersion totale dans un environnement dans lequel vous pourrez d’un simple clic changer les plans et les angles de vision. Inutile de nous croire sur parole, vous pouvez le tester par vous-même ! L’équipe du projet CERN 360° a mis sur pied une vidéo de démonstration qui permet d’explorer la chaîne d’accélérateurs du Centre de contrôle du CERN jusqu’à l’expérience CMS. Pour effectuer cette visite virtuelle, cliquez ici (un login CERN NICE est demandé). |
par Katarina Anthony