Coup de chapeau aux fournisseurs de particules

Quelques semaines seulement après le début de la première période d’exploitation du LHC à haute énergie, il y a déjà beaucoup à dire. Les longs remplissages du LHC pour l’expérimentation sont devenus des opérations de routine, les balayages de luminosité ont permis d’augmenter la fréquence des collisions. Les opérateurs deviennent maîtres dans l'art de comprimer toujours plus les faisceaux et les études pour augmenter l’intensité progressent bien. Il en va de même pour les expériences.
 

Le 30 mars, après seulement une heure d'exploitation, les porte-parole pouvaient déjà présenter des graphiques. Depuis, les collaborations ont réalisé des avancées notables en remesurant tous les paramètres du modèle standard, une condition essentielle pour s’assurer qu’elles comprennent parfaitement leurs détecteurs avant que de nouvelles découvertes puissent être annoncées. C’est remarquable, et tous les regards se tournent à juste titre sur le LHC et ses expériences. Mais nous ne devrions pas perdre de vue le fait que tout cela repose sur la fluidité du fonctionnement de nombreux autres systèmes.

À partir d’une bouteille d’hydrogène d’une simplicité trompeuse, un faisceau de protons du LHC commence son voyage à travers la chaîne d’accélérateurs du CERN. Avant d’atteindre le LHC, il aura été manipulé et chouchouté par pas moins de six accélérateurs sur des kilomètres de lignes de transfert. Au CERN, nous avons longtemps célébré le système du PS comme le meilleur jongleur de particules du monde. À 50 ans passés, il vient d’ajouter une autre corde à son arc ; pas si mal pour un acrobate.

Chacun des accélérateurs du CERN s’accompagne également d’une pléthore de systèmes d’appui (alimentations, vide, cryogénie), qui doivent tous fonctionner à l'unisson pour que les faisceaux du LHC puissent entrer en collision aux points 1, 2, 5 et 8. En résumé, les accélérateurs du CERN forment un système extrêmement sophistiqué qui repose sur les compétences et le professionnalisme d’un grand nombre d’entre vous. Au moment de célébrer les débuts florissants du LHC, levons notre premier verre en votre honneur.

 

par Rolf Heuer