Physique et médecine : l'union fait la force
Après l'immense succès rencontré par l'atelier « la physique au service de la santé », qui s'est tenu du 2 au 4 février de cette année, un document d'orientation stratégique a récemment été publié. Ce document reprend les principaux thèmes abordés lors de l'atelier et présente les voies les plus prometteuses dans le domaine des applications médicales issues de la physique.

Rolf Heuer, Directeur général du CERN, s'adresse aux participants de l'atelier «La physique au service de la santé en Europe».
L'atelier «La physique au service de la santé en Europe» qui s'est déroulé au CERN.
Bien que la recherche en physique soit à l'origine d'un nombre croissant de techniques médicales utilisées pour établir des diagnostics précoces et traiter des tumeurs ou d'autres maladies, l'atelier représentait une initiative inédite pour rassembler les médecins et les physiciens et leur permettre de débattre de stratégies communes. Selon Manjit Dosanjh, «le CERN était un hôte tout naturel pour un tel atelier». En effet, «le CERN est un terrain scientifiquement neutre, la plupart des pays européens y participent et ont accès à ses activités». «Le CERN possède une longue tradition dans le développement d'instruments pour la médecine», ajoute Ugo Amaldi, membre du comité scientifique. «C'est ici que David Townsend et Alan Jeavons ont réalisé la première image par tomographie à émission de positons (TEP), en 1977. C'est également en utilisant les faisceaux de particules et les installations du CERN que nous avons développé les modules des accélérateurs qui sont au cœur du CNAO, le centre d'hadronthérapie récemment inauguré en Italie, et de MEDAustron, un centre similaire actuellement en construction en Autriche.»
Une visite guidée de CNAO, le centre d'hadronthérapie récemment inauguré en Italie.
L'une des conclusions les plus importantes de l'atelier a été la proposition suivante : le CERN devrait lancer et coordonner une collaboration internationale destinée à concevoir et à construire une installation à prix raisonnable, dédiée à l'hadronthérapie et qui utiliserait les technologies les plus avancées (comme la supraconductivité). «Cette nouvelle étude d'un accélérateur dédié aux thérapies pour le traitement du cancer sera semblable à l'étude d'un équipement médical Proton-ion (PIMMS) démarrée en 1996», explique Ugo Amaldi. Le document d'orientation stratégique souligne également l'importance d’élaborer un réseau européen d'installations de recherche qui pourraient fournir des radioisotopes innovants à des groupes développant des produits radiopharmaceutiques pour les diagnostics et les thérapies. Plusieurs installations pourraient participer à un tel réseau : ISOLDE au CERN est certainement l'une d'entre elles.
Visionnez une courte visite vidéo du centre d'hadrontherapie inauguré récemment à Heidelberg (Allemagne).
Le second atelier «La physique au service de la santé en Europe» (PHEE12) se tiendra en 2012.
par CERN Bulletin