Un nouveau projet européen pour les théoriciens du LHC

LHCPhenonet, un nouveau réseau de recherches financé par l’UE pour améliorer les prédictions qu’utilisent les expériences LHC, est entré en action pour une durée de quatre ans en tant que réseau de formation initiale Marie Curie. Le CERN prendra part à LHCPhenonet en tant que partenaire, aux côtés de presque 30 institutions et sociétés informatiques internationales.

 

Les théoriciens du monde entier se sont réunis à Valence pour assister à la réunion pour le lancement de LHCPhenonet.

LHCPhenonet offrira des possibilités de recherche aux jeunes théoriciens talentueux d'Europe. Ce nouveau réseau financera des postes pour les doctorants et postdoctorants au sein des différentes institutions participantes, parmi lesquelles l'Université de Durham, DESY et l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN). LHCPhenonet a pour objectif l’optimisation des calculs de la théorie quantique des champs, utilisés pour définir les paramètres des expériences LHC, en se concentrant sur la phénoménologie du LHC, d'où son nom. Ce projet de 4,5 millions d’euros est financé par le 7e programme-cadre et sera coordonné par le Conseil de la recherche espagnol (CSIC) et l’Université de Valence.

Pour le lancement du réseau, environ 70 chercheurs se sont réunis à Valence, en Espagne, du 1er au 4 février dernier. Ils ont discuté des nouvelles orientations de la recherche en matière de corrections perturbatives d’ordre supérieur dans le modèle standard et au-delà. « L’objectif de nos recherches est d’obtenir des prédictions plus précises, pour les comparer aux données des expériences LHC, explique German Rodrigo, coordinateur de LHCPhenonet et chercheur à l’Instituto de Física Corpuscular (IFIC). En affinant la précision des calculs théoriques, sur lesquels se fondent les expériences LHC, nous améliorerons la fiabilité des résultats expérimentaux ».

Le projet a également pour but de développer des programmes personnalisables et open source pour la physique des collisionneurs. Les chercheurs travailleront avec des sociétés informatiques, telles que Wolfram Research ou Maplesoft (qui ont développé respectivement Mathematica et Maple) pour donner naissance aux meilleurs logiciels possible. Cette collaboration permettra également aux chercheurs d'envisager des choix de carrière différents en fonction de leurs compétences. « Les théoriciens repoussent sans cesse les limites de l’informatique, poursuit German Rodrigo. Grâce à LHCPhenonet, les étudiants évolueront dans un environnement pluridisciplinaire qui leur permettra de découvrir comment la recherche fondamentale peut conduire à une carrière dans l’industrie ».

Une réunion est prévue à mi-parcours du projet, en octobre 2012, au CERN.

par Katarina Anthony