Rencontres de Moriond QCD 2012 : Matière noire, SUSY et autres particules exotiques

Le fait que la supersymétrie (SUSY) et les autres signaux de nouvelle physique ne semblent pas se trouver là où on les attendait suscite beaucoup de remous à Moriond. Les communications présentées hier ont confirmé que, s’agissant des données du LHC en 2012, les expériences vont concentrer leurs efforts sur la recherche de particules exotiques susceptibles de se désintégrer selon des modes encore inconnus. En attendant, les expériences sont en train de fixer des limites inédites aux régions où de nouvelles particules (pas uniquement supersymétriques) pourraient exister. Il a également été question de ce que les accélérateurs de particules peuvent apporter dans l’élucidation du mystère de la matière noire.

 

Chaque ligne du graphique représente une voie de désintégration analysée, soit par la collaboration ATLAS (en haut), soit par la collaboration CMS (en bas).  La valeur indiquée définit la masse en-dessous de laquelle la particule en question ne peut pas se trouver.

Ne sachant pas le type de nouvelle physique que nous sommes susceptibles de rencontrer, et étant donné que cette physique ne se cache pas là où on l’attendait, les expériences s’appliquent à aiguiser leurs outils et à élargir leurs recherches. Hier, ATLAS et CMS ont présenté des résultats impressionnants (voir graphiques) de leurs recherches concernant des dizaines de nouveaux phénomènes possibles. À ce jour, aucune découverte, ce qui signifie que les physiciens sont en train de fixer des limites à l'espace qui pourrait recéler une nouvelle physique.

Le thème de la contribution que la physique des collisionneurs peut apporter à la solution de l’énigme de la matière noire a été abordé par Tim Tait, de l’université de Californie, à Irvine. Tim Tait a montré que l’analyse des données dont nous disposons actuellement pourrait indiquer que la supersymétrie ne joue aucun rôle dans la matière noire.

De plus, l’observation directe des particules de matière noire (appelées « WIMPS », ou particules massives interagissant faiblement) par les expériences du LHC est complémentaire des travaux réalisés dans d’autres expériences, par exemple XENON et Fermi. En particulier, les expériences avec collisionneur semblent mieux placées pour l'étude des régions des masses faibles, alors que les autres expériences semblent plus efficaces pour les masses plus élevées.

Vous pouvez consulter toutes les communications de Moriond QCD ici.

par CERN Bulletin