Rencontres de Moriond QCD 2012 : Les études directes et indirectes se complètent

Mardi, des communications ont été présentées sur la physique des saveurs lourdes et sur la physique des ions lourds. À noter parmi les points marquants, un scénario actualisé de supersymétrie et les résultats les plus récents sur les propriétés du plasma quarks-gluons.

 

En vert, la région des masses où la supersymétrie (un seul modèle est représenté dans les graphiques) reste possible. Le graphique du dessus s’appuie sur les résultats antérieurs à la conférence ; celui du bas inclut les résultats présentés à Moriond. Les traits noir et rouge sont les limites d’exclusion déterminées par des études directes (d’après les résultats du détecteur CMS) avant et après Moriond. Les régions d’exclusion jaunes correspondent aux résultats de la désintégration Bs –> μ+μ− obtenus par l’expérience LHCb.

Lors des communications de la matinée, il a été souligné que, bien que les théories en vigueur puissent expliquer les résultats récents en physique des saveurs lourdes de façon plausible et cohérente en restant dans le Modèle standard, les contributions d’une nouvelle physique ne sont pas exclues. En fait, si une nouvelle physique s’avère être hors de portée du LHC, des phénomènes de saveur pourraient être la seule façon de la mettre en évidence.

Nazila Mahmoudi, théoricienne au CERN, a rapproché les informations issues d’études directes (observation directe de particules de nouvelle physique, ce que font CMS et ATLAS), d’informations produites par des études indirectes (observations des effets que de nouvelles particules pourraient avoir sur des phénomènes connus, ce que fait LHCb). Comme le montrent les graphiques, ces études menées séparément sont complémentaires.

Les résultats présentés à Moriond redéfinissent la région où la supersymétrie reste possible. Dans un avenir proche, de nouvelles données attendues d’études directes et d’études indirectes pourraient révéler une nouvelle physique hors Modèle standard ou permettre aux physiciens de définir des régions d’exclusion pour une plus grande variété de nouvelles physiques et d’une façon plus indépendante d’un modèle.

L’après-midi, les exposés ont été axés sur la physique des ions lourds. CMS et ATLAS ont présenté leurs derniers résultats sur les propriétés du plasma quarks-gluons, utilisant une technique de « mesure du flux » permettant aux physiciens d’explorer les propriétés hydrodynamiques de ce plasma et d’étudier les effets des fluctuations des conditions initiales. Cette technique peut aussi apporter une estimation quantitative de la variation de la perte d’énergie en fonction de la longueur du parcours dans le milieu plasmique.

ALICE a présenté les premiers résultats publiés de ses études de la perte d’énergie des mésons D dans le plasma quarks-gluons. Des expériences à basse énergie réalisées auprès du RHIC avaient montré que cette perte d’énergie ne dépendait pas de la nature (et de la masse) de la particule, comme la théorie le prévoit. Toutefois, les résultats d’ALICE ont indiqué qu’il pourrait en être autrement.

par CERN Bulletin