Un mot de Frédérick Bordry : l'énergie de la science du futur

Alors que le deuxième atelier sur l’énergie pour une science durable est en train de se conclure à l'amphithéâtre principal du CERN, son président, Frédérick Bordry, nous explique comment le CERN contribue à ce débat.

 

La conclusion de ce deuxième atelier sur l’énergie pour une science durable est très claire : l’énergie est un critère essentiel pour tout projet futur. Au moment de concevoir une expérience scientifique et ses infrastructures, il nous faut absolument anticiper en réfléchissant à la manière dont l’énergie sera gérée. En même temps, il ne faut pas oublier que notre Organisation, tout comme d’autres laboratoires importants, a été créée à une époque où le climat était sensiblement différent et le concept de « durabilité » n’avait pas encore été inventé !

Cela signifie que nous devons adopter une politique énergétique pour les nouveaux projets, tout en apportant progressivement des modifications aux installations existantes. C’est ce qui est en train de se passer au CERN et dans de nombreux autres centres de recherche, comme nous l’ont présenté en détail les directeurs et les responsables de la gestion de l’énergie d'importants laboratoires, tels que le DESY, le KEK, Fermilab, le BNL et l’ESS (l’un des organisateurs de l’atelier avec le CERN et l’ERF).

Comme l’a expliqué Helfried Burckhart, le coordinateur énergie du CERN, nous appliquons déjà une politique énergétique cohérente en ce qui concerne la chaîne d'accélérateurs, les travaux de génie civil et la récupération de la chaleur résiduelle afin d’accroître l’efficacité énergétique et réduire la consommation en énergie.

Konstantinos Papastergiou a présenté une proposition à l’étude concernant la consolidation de la zone Est du complexe d’accélérateurs. Cette partie de l’installation fonctionne sur du courant continu. Passer sur du courant pulsé permettrait une économie d’énergie qui compenserait le coût de la consolidation.

Wayne Salter, du département IT, a expliqué comment il a réalisé une importante économie d’énergie en améliorant l’efficacité du système de refroidissement du centre de données grâce à de légères modifications apportées au bâtiment vieillissant qui l’héberge. 

Le département GS a créé un modèle pour estimer la consommation d’énergie sur le domaine du CERN qui comprend les espaces de travail, de vie et de visite. Luigi Scibile (département GS) a affiché une carte des bâtiments du CERN indiquant leur consommation d’énergie, et expliqué qu’un nouveau bâtiment en cours de construction tient compte des derniers développements en matière d’impact énergétique.

Certaines technologies développées pour notre programme scientifique ont des applications en écotechnologie. C’est le cas, par exemple, des liaisons supraconductrices du LHC et des panneaux solaires fabriqués par la société SRB, basés sur la technologie de l’ultravide.

En repensant à l’atelier qui s’est tenu à Lund (Suède) en 2011, je constate que de nombreuses initiatives ont été lancées. Les centres de recherche sont de plus en plus sensibles à la question énergétique. Nous nous réjouissons de vous présenter lors de l’édition 2015 de cet atelier encore plus d'initiatives scientifiques au service du développement durable.

Frédérick Bordry