Les projets CLIC et ILC explorent de nouvelles formes de collaboration

Du 18 au 22 octobre dernier, les chercheurs des collaborations CLIC et ILC se sont rencontrés à l’occasion de leur premier atelier international commun sur les collisionneurs linéaires, qui s’est tenu à Genève. Le symbole politique de cette rencontre est sans précédent, car au-delà des thèmes abordés, majoritairement scientifiques et techniques, c’est bien la volonté de réunir les deux communautés qui s’est illustrée.
 

Organisé par le Comité européen sur les futurs accélérateurs et accueilli par le CERN, l’Atelier international sur les collisionneurs linéaires (IWLC) s’est tenu au CERN et au Centre international de conférences de Genève et a réuni quelque 500 spécialistes. Des conférences rassemblant les chercheurs des communautés du CLIC et de l'ILC ont déjà eu lieu dans le passé, mais toutes se concentraient sur des aspects particuliers, qu’ils soient techniques ou liés à la gestion.

Cet atelier est le résultat des efforts déployés par CLIC et ILC pour proposer aux chercheurs un environnement qui leur permette de mettre leurs idées en commun, d’informer leurs pairs de leurs dernières avancées et de travailler ensemble sur des thèmes communs. Parce que les deux projets présentent des aspects techniques communs, cet atelier a été l’occasion d’éviter que les deux communautés ne poursuivent les mêmes efforts chacune de leur côté, et de tirer parti des synergies importantes existant entre les deux études.

Les chercheurs ont discuté de leurs nombreux défis communs, notamment les questions liées aux systèmes de production de faisceaux et aux interfaces machine-détecteur, à la physique et aux détecteurs, à la production de positons, à la dynamique des faisceaux, aux anneaux d’amortissement, au génie civil, aux installations traditionnelles, aux coûts et aux délais.

Même si la conférence s’est articulée autour de thèmes techniques et technologiques, des questions de politique et de politique scientifique entourant les deux projets ont également été abordées. « Durant l’atelier, nous avons cherché à savoir quelles conséquences une possible découverte du LHC à court ou moyen terme pourrait avoir sur l'ILC et le CLIC, notamment dans la perspective de l’actualisation de la stratégie européenne pour la physique des particules en 2012 », explique Jean-Pierre Delahaye, responsable de l'étude CLIC. Sans se préoccuper de savoir lequel, de CLIC ou de l’ILC, sera choisi comme futur accélérateur, les deux communautés espèrent continuer à travailler ensemble pour trouver une solution optimale.

Des avancées ont été réalisées pour les deux collisionneurs : CLIC a prouvé qu’il était capable de produire un faisceau d’entraînement et une accélération à deux faisceaux grâce à des structures accélératrices fonctionnant à des champs électriques élevés et l’objectif de l’ILC pour 2010, s'assurer que la moitié de ses cavités (structures d’accélération superconductrices) produites atteignent le gradient d’accélération souhaité, a été atteint. Les deux projets vont présenter des rapports de R&D et ont profité de l'atelier pour revenir sur des questions techniques. Le rapport préliminaire de conception (CDR) de CLIC devrait être présenté en 2011, et le rapport technique de conception (TDR) de l’ILC, plus détaillé, est prévu pour 2012.

L’IWLC a été le premier rendez-vous d'une série de rencontres annuelles des groupes de travail technique de l’ILC et de CLIC. Selon Barry Barish, directeur de l'ILC, « l'atelier a été un vrai succès. Nous avons fait un grand pas vers une communauté unie pour décider du futur. Nous devons désormais laisser la science décider des technologies pour le collisionneur linéaire ».

Pour voir les images de l'atelier, regardez l'album photos ILCNewsline.

par Katarina Anthony