L'union fait la force

Depuis de nombreuses années, les rayons cosmiques font l'objet de recherches scientifiques en laboratoire. Plus récemment, des détecteurs de rayons cosmiques ont fait leur apparition dans les écoles pour être utilisés comme instrument éducatif. Afin de regrouper les idées et les initiatives dans le but d'établir un futur projet commun, le réseau ASPERA, en collaboration avec EPPOG et EPPCN, a organisé un atelier au CERN.

 

Présentation pendant l'atelier du Vendredi 15 Octobre.

Autant dans la recherche que dans les projets éducatifs, unir les forces permet de faire avancer les choses plus facilement et rapidement. Depuis une dizaine d'années, les physiciens ont pris l'initiative d'investir les lycées avec des détecteurs de particules. "Désormais l’enjeu est réellement de mettre en réseau les différents projets existanst", explique Arnaud Marsollier, responsable de la communication du réseau ASPERA et organisateur de l'atelier.

L'atelier de Vendredi 15 Octobre a accueilli les acteurs de projets éducatifs au niveau européen, ainsi que les membres des réseaux EPPCN (European Particle Physics Communication Network) et EPPOG (European Particle Physics Outreach Group). Vingt et un pays étaient représentés, y compris le projet Quarknet (voir encadré) qui s’est développé aux Etats-Unis. Le but de la réunion était de discuter de la possibilité de renforcer le réseau des activités en mutualisant notamment les efforts des uns et des autres. Le nombre important de participants à l'atelier démontre qu'il y a un intérêt et un enthousiasme très forts pour ce projet. "Présenter les idées à tout le monde et partager le savoir-faire nous a permis de réfléchir sur la façon de faire vivre ce projet, non seulement au niveau national, mais au niveau européen, poursuit Arnaud. Aujourd'hui, les acteurs de toute l'Europe travaillent plutôt de leur côté et dépensent beaucoup d'énergie pour fabriquer et faire fonctionner leur système de détection des rayons cosmiques, et faire vivre le projet avec les enseignants et les élèves. Je suis convaincu que si on travaille ensemble, cela permettrait de s'inspirer les uns les autres et, pour de nouveaux projets, d'être opérationnels plus rapidement".

Un des enjeux d’un éventuel projet commun qui utiliserait différents détecteurs est de créer un format de données qui soit compatible pour tout le monde, de manière à pouvoir centraliser ces données et les rendre accessibles à tous. Ainsi, il serait même possible d’obtenir de vrais résultats scientifiques, bien que ceci ne soit pas l’axe prioritaire. Une idée complémentaire consisterait à créer une sorte de kit simplifié et bon marché, qui permettrait aux pays qui n'ont pas encore d'équipement de démarrer plus rapidement des activités. "Les gens n'auraient pas nécessairement besoin d'intégrer le réseau tout de suite. Un appareil simple à utiliser pourrait susciter plus facilement l'intérêt de nouveaux enseignants", souligne Arnaud.

L'atelier a permis de faire ressortir beaucoup d'idées. Maintenant, il est important de structurer l’ensemble, l’idée étant de proposer le projet de réseau à la Commission européenne. "Avoir réuni autant de personnes autour de la table avant de démarrer est très prometteur. Le soutien du CERN et des autres institutions représentées sera également déterminant pour le succès du projet», conclut Arnaud.


Un collège proche du CERN s’équipe 

Le réseau américain éducatif QuarkNet a profité de la venue de l’un de ses représentants au CERN pour installer un détecteur de rayons cosmiques dans un collège voisin du Laboratoire. Quarknet, une initiative du laboratoire américain Fermilab et des universités de Floride, de Washington et Notre Dame, a déjà installé quelque 400 détecteurs de rayons cosmiques dans des écoles américaines et 150 autres détecteurs dans des établissements scolaires de 18 pays du monde entier. Le réseau Quarknet a en effet reçu des financements de la Fondation nationale pour la science (NSF), aux Etats Unis, pour étendre le réseau dans les écoles du monde entier, en installant des détecteurs à côté des lieux où se tiennent les conférences ILC. C’est ainsi que Tom Jordan, l’un des responsables du réseau, a passé deux jours dans le collège Le Joran de Prévessin pour installer et calibrer un détecteur avec le professeur de physique et les élèves. Le choix de cet établissement n’est pas anodin : le collège a signé un partenariat d’atelier scientifique avec le CERN et Christophe Hugou, le professeur de physique, était particulièrement intéressé par le travail sur les rayons cosmiques. La venue du détecteur de Quarknet est donc une aubaine. Les 20 élèves de l’atelier scientifique vont pouvoir récolter des données et les télécharger sur le site web du réseau. Ces mêmes élèves avaient participé à la Nuit européenne des chercheurs le 24 septembre dernier.

par Laëtitia Pedroso