GLIF : vers des réseaux haute performance à la demande

Il y a deux semaines, si vous êtes passés par la mezzanine du bâtiment principal, vous avez dû remarquer le dispositif géant d’écrans en mosaïque affichant en ultra-haute résolution un modèle de visualisation de la matière noire, développé par Cosmogrid. Cette démonstration constituait l’un des points forts du 10e atelier annuel Global Lambda Grid avec le tout premier transfert de données à un débit de plus de 35 Gbits/s entre le centre de calcul SARA, à Amsterdam, et le CERN.

 

Démonstration de GLIF.

Si le transfert d’aussi grandes quantités de données à un tel débit est désormais possible, c’est grâce au réseau GLIF (Global Lambda Integrated Facility) et à son concept informatique novateur : le réseau lambda. Dans ce système, l’élément d’architecture principal repose sur un trajet de bout en bout (end-to-end) utilisant les longueurs d’onde, ou « lambdas », du réseau de fibres optiques. Pour simplifier, imaginez que vous transfériez des données sur une autoroute privée, à la demande, en évitant ainsi les points d’échange internet habituels et les « bouchons ».
Le réseau GLIF est une communauté internationale virtuelle gérée de manière coopérative par ses participants ; elle bénéficie d’une structure de gouvernance allégée ainsi que du soutien administratif de TERENA (Trans-European Research and Education Networking Association), une association de réseaux nationaux de la recherche. Le CERN fait partie de cette communauté et le département IT en suit les évolutions avec grand intérêt.

« Ce réseau pourrait devenir une importante infrastructure pour la transmission des données entre les sites de niveau 1 et 2, et le réseau du GLIF est une ressource qui conviendrait parfaitement au CERN pour accéder à un réseau à la demande avec un niveau de service élevé et une performance prévisible et fiable, explique David Foster, chef adjoint du département IT. Ce transfert des données entre le SARA et le CERN est un avant-goût de ce qui nous attend prochainement : cette technologie dépasse les systèmes actuels les plus avancés en termes de transfert de données. » Pour les besoins de la démonstration au CERN, on a utilisé du matériel fourni par les entreprises Ciena et Extreme Networks ; la liaison a été établie par connexion lambda à 40 Gbits/s entre les plateformes Netherlight, d’Amsterdam, et CERNlight, de Genève, à partir d’une fibre optique noire (c’est-à-dire éteinte) détenue conjointement par les deux plateformes.

« Le CERN a été un excellent hôte pour ce 10e atelier annuel Global Lambda Grid, qui a rassemblé sur deux jours près d’une centaine d’utilisateurs et de fournisseurs de premier plan dans le domaine des réseaux de recherche. La présence de nombreux utilisateurs expérimentés et exigeants du CERN a créé un environnement idéal pour les participants qui ont, une fois de plus, repoussé les limites des réseaux lambda, comme en ont témoigné les nombreuses démonstrations réussies et les diverses discussions et présentations fructueuses », a déclaré Kees Neggers (SURFnet), président du groupe de travail du GLIF sur la gouvernance et la croissance (Governance and Growth Working Group).

Le réseau GLIF est ouvert à tous ceux qui partagent la vision d’une interconnexion optique entre différents sites et qui souhaitent mettre des ressources à la disposition du réseau (matériel, systèmes lambda, etc.) ou participer activement aux activités du GLIF. Pour plus d’informations sur le GLIF et le déroulement de l’atelier, consultez les pages web suivantes http://www.glif.is/ et http://www.glif.is/publications/press/20101022.html

 

 

 


par Kristina Gunne