L’ONU prend un coup de jeune

Du 20 au 22 janvier dernier, le CERN a accueilli des élèves de lycées internationaux suisse, français et turc pour trois jours de conférences en mode « Nations Unies ».

 

Étudiants au lycée international de Ferney-Voltaire, les organisateurs du MUN ont travaillé sans relâche des semaines durant pour faire de cet événement un véritable succès.

Pendant plusieurs mois, les membres de l’association MUN/MFNU du Lycée international de Ferney-Voltaire se sont affairés à organiser leur premier « Model United Nations » (MUN). Objectif : débattre « à la manière » des délégués de l’ONU sur un thème choisi. Celui de la science ayant séduit les jeunes diplomates, c’est donc tout naturellement que le CERN leur a ouvert ses portes.

Pendant trois jours, du 20 au 22 janvier dernier, pas moins de 340 jeunes étudiants issus de 12 lycées internationaux* de Suisse, France et Turquie ont donc discuté, débattu, argumenté sur l’importance du progrès scientifique pour la société. Réunis dans l’amphithéâtre principal du CERN lors d’assemblées générales, les 120 délégués et 14 modérateurs ont abordé des thèmes aussi pointus que l’énergie nucléaire, le financement des institutions scientifiques ou la fuite des cerveaux, et ont discuté de la mise en œuvre de nombreuses résolutions.

« La science et son avenir, discutée par de futurs citoyens de toute l'Europe - on ne peut mieux illustrer les missions d'éducation et de diffusion des sciences du CERN, explique Sascha Schmeling, du Département de physique du CERN, qui a pris en charge le projet au CERN. Les élèves du lycée international de Ferney-Voltaire, fondé dans les années 70 avec le soutien du CERN, portent ces missions avec un enthousiasme et un état d'esprit exemplaires. »

« C’est très significatif pour nous d’être dans les locaux du CERN pour cet événement, confie Céline, élève au lycée international de Ferney-Voltaire et attachée de presse de l’ONU pour l’occasion. C’est un environnement très international, justement, auquel nous sommes attachés, car beaucoup d’entre nous ont un parent ou un membre de la famille y travaillant ou y ayant travaillé. »

Éric, également étudiant au lycée de Ferney-Voltaire et temporairement délégué de l’ONU et représentant du Japon, se félicite de la réussite du projet : « Les MUN apportent beaucoup d’un point de vue humain. On rencontre beaucoup de monde d’autres écoles. On doit aussi adopter une démarche critique, car il ne faut pas oublier que l’on représente un pays, et donc ses intérêts. »

Si pour certains d’entre eux, ce MUN n’était pas le premier de leur (très) jeune carrière, il restera peut-être l’un des plus réussis : « D’habitude, les premières séances ne sont pas aussi animées, admet Céline. Mais au CERN, on s’est très vite sentis à l’aise ! » Onusiens jusqu’au bout de leur cravate et de leurs talons aiguilles, les jeunes lycéens ont, en effet, pris cet exercice très au sérieux. Espérons qu’ils n’oublieront pas trop vite qu’ils ne sont encore que des adolescents, car la route jusqu’aux couloirs du Palais des Nations est encore longue…


*Ont participé à ce MUN les lycées internationaux de Ferney-Voltaire, de Genève, de Grasse, de Grenoble, d'Istanbul, de Lyon, de Montpellier, de Nantes, de Paris et de Saint-Etienne.

par Anaïs Schaeffer