Une stratégie commune au bénéfice de la santé

Établir des ponts entre la physique, la biologie et la médecine n’est pas chose facile. Les trois disciplines ont, à première vue, des méthodologies, des problématiques et des démarches scientifiques différentes. Il existe toutefois un domaine, l’oncologie, où ces trois communautés unissent leurs forces pour améliorer la santé et le bien-être des patients.

 

La conférence ICTR-PHE 2012, qui se déroulera à Genève du 27 février au 3 mars 2012, rassemblera des spécialistes internationaux de la physique, de la médecine et de la biologie sur les thèmes du diagnostic et des traitements. Ils présenteront les dernières avancées de leur discipline et examineront de nouveaux moyens de lutte contre le cancer. « En vingt ans, les physiciens, les biologistes et les médecins ont acquis la conviction qu’ils doivent collaborer et interagir plus étroitement, explique Jacques Bernier, chef du service de radiothérapie à la clinique Genolier en Suisse, et coprésident de la conférence. Cette collaboration est à présent arrivée à maturité et j’espère que cette conférence conjointe jettera les bases d’une coopération à long terme. »

Entre autres, l’imagerie médicale illustre parfaitement l’importance d’une collaboration étroite entre médecins, physiciens et biologistes. « L’amélioration de l’imagerie morphologique et fonctionnelle permet non seulement de détecter plus précocement de petites tumeurs malignes, mais elle contribue aussi à réduire les effets secondaires du traitement sur les tissus sains. Les techniques classiques produisent des images de moins bonne qualité qui rendent difficile la distinction entre les tissus malades et les tissus sains. Améliorer cette qualité avec de nouvelles stratégies d'imagerie pourraient permettre de mieux cibler la masse tumorale », poursuit Jacques Bernier. L’imagerie de haute précision est du ressort des physiciens, qui peuvent apporter leurs détecteurs de pointe et leurs solutions de lecture informatique, ainsi que leur expérience de traceurs moins toxiques.

Une fois la cible bien identifiée, les faisceaux de particules peuvent être utilisés pour détruire la tumeur. C’est là tout l’enjeu de l’hadronthérapie. « L'hadronthérapie a déjà prouvé son efficacité, mais les biologistes et les médecins doivent comprendre parfaitement les processus intervenant dans le traitement, et l’effet général de celui-ci sur le patient. Les médecins doivent également définir des protocoles pour améliorer leurs pratiques. En effet, si les physiciens essayent d’obtenir la meilleure performance technique et la plus grande précision possibles, les médecins doivent veiller à ce que les instruments complexes qui sont utilisés soient bénéfiques aux patients », fait observer Jacques Bernier.

Des oncologues de renommée internationale participeront à la conférence ICTR-PHE 2012. « Nous espérons créer un réseau mondial, qui permette un échange d'informations fructueux entre spécialistes de diverses disciplines. Ce réseau aidera également l’industrie à mettre au point les technologies requises. Cet effort commun de toutes les parties concernées accroîtra l’efficacité des thérapies et, en fin de compte, améliorera considérablement la qualité de vie des patients », conclut Jacques Bernier.

par Fabio Capello